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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 23:32

Fayard, 2013

Comme d’autres avant elle (notamment l'ouvrage collectif dirigé par Jérôme Garcin, les Nouvelles Mythologies) Eve Charrin, journaliste, prolonge l’œuvre de Roland Barthes Mythologies, qui décidément fait pas mal de petits.

L’auteur a choisi un certains nombre d’objets dont notre époque adore parler, parce que des fantasmes particuliers s’y rattachent, et tente justement de délimiter quels clichés détournent ces objets de leurs usages normaux.

Cela donne quelques récits amusants parfois, des réflexions pertinentes, de temps à autre.

J’aime bien le récit « la télé sans les chaînes ». Un couple de bourgeois qui mettent un point d’honneur à ne jamais regarder la TV, autrement que pour y passer des DVD, se rend au théâtre, où l’on met en scène les Exercices de styles de Queneau. Cette pièce se plaît à pasticher-très bien- les différentes émissions de télévision, mais le couple se rend compte que assister à un pastiche les oblige à subir ces émissions… et que, à la vérité, ce n’est pas du tout subversif…

Au premier chapitre l’auteur raconte avoir croisé à Dubaï dans le centre commercial une femme en burqa, arborant un sac Vuitton. Cet assemblage curieux semble contradictoire. En France, burqa signifie femme aux revenus modestes, et soumise à un (ou plusieurs) hommes lui interdisant toute frivolité. Là-bas, des situations sont différentes…

personnellement la burqa et le sac chic, ne m'étonnent pas plus que ça.

l’extrémisme en matière religieuse a donné par exemple dans sa version chrétienne, les ultraconservatrices du Tea-Party : ces femmes sont assez nombreuses à avoir de bons revenus, et on les imagine tout à fait arborant des accessoires féminins coûteux. Pourquoi les islamistes nanties se priverait-t-elles ?

De sac en sac, elle en vient à parler du sac « Longchamp » qui paraît-il réconcilie la classe moyenne et les nanties à cause de son petit prix et de son allure élégante ; je n’ai jamais entendu parler de ce sac.avant de lire ce livre. Me voilà en train d’en regarder des modèles sur Internet. Puis dans la rue, je m’exerce à repérer celles qui arborent ce type de sac. Ont-elles vraiment l’air élégant ? Ça m’obsède maintenant repérer les fameux sacs. Non je ne vais pas en acheter ; moi le sac, c’est jamais plus de 30 euros.

Eve Charrin (chapitre le livre-énigme) étudie les premières de couvertures des romans qui sortent : en France, beaucoup de grands formats ne sont pas illustrés ou discrètement. L’éditeur veut annoncer que c’est là « de la littérature, de la vraie » et toute image de couverture un peu visible, nierait ce fait. Sauf Actes sud, corrige l’auteur, et pas dans tous les cas.

C’est si vrai que la littérature considérée comme populaire est toujours publiée avec des images de couverture. Les genres supposé « faciles » romans policiers et Science- Fiction, ont des illustrations de couverture (assez sobres tout de même pour la Noire de Gallimard, leurs polars sont-ils censés être « vraiment littéraires ? ») la plupart des poches sont illustrés, parce que le »poche » est fait pour se vendre, littérature ou pas. Ces réflexions m’ont rappelé que lorsque les « poches » sont nés, il s’est trouvé nombre de gens, dont des écrivains pour se plaindre que la littérature (illustrée et à moindre coût) allait perdre son prestige en étant accessible au plus grand nombre. La littérature étrangère en traduction est souvent illustrée note justement l’auteur, parce que à l’étranger, on illustre plus volontiers les livres qu’en France, y compris les grands formats et la littérature dite« littéraire ».

Que concluons-nous de ces observations sur les façons de présenter les livres en France ? Que les éditeurs introduisent une forte séparation entre la littérature « qui ne racole pas » et l’autre, la vulgaire beste selleure qui doit rapporter.

A partir de cela, on a l'impression que certains cultivent un mépris appuyé, en France, pour la littérature classée "populaire."

Je cherche toujours une définition pour la " vraie littérature" . Ce serait donc celle qui dort dans les livres à couverture non illustrée. Alors, Christine Angot, c'est de la vraie littérature??

Ensuite, long développement sur les poires et les pommes, mais pas les scoubidous ( nul ne les connaît plus ceux-là !) Comment la pomme peut devenir un fruit de luxe ?

Parfois aussi elle enfonce des portes ouvertes notamment en parlant des sushis et de la mode Zen. j'en ai par-dessus la tête d'entendre parler du Zen et de tout ce qui s'y rattache: en pharmacie on vend des flacons " Rescue" avec sur l'étiquette, ces indications" voile Zen apaisant et réconfortant". Je ne sais pas à quoi ça sert, mais ça coûte assez cher...

Dans l’ensemble, le petit essai d'Eve Charrin, se lit vite et agréablement, et on aime y ajouter ses propres réflexions.

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commentaires

D
En fait ce petit essai, je l'ai pris comme prétexte pour parler de choses diverses à bâtons rompus... ce n'est pas exactement une chronique!
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A
Je trouve ton article passionnant en tout cas.
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