Seuil, 2013, 397 pages.
C’est une jeune femme de 25 ans, Nour, qui vient de quitter sa ville natale de Laghouat en Algérie pour rejoindre en France son mari Hassan.
Le couple avait d’abord vécu à Alger dans un studio. Hassan a un diplôme universitaire mais ne trouvait pas de travail. Il s’est lancé dans des combines, dont Nour ne savait rien, et ne voulait rien savoir.
Il est finalement parti en France, et a loué un appartement en Seine-Saint-Denis, dans la cité de Louveplaine, et devait travailler comme menuisier. N’ayant plus de nouvelles de lui, Nour prend l’avion.
Le récit décrit sept mois de sa vie à Louveplaine, une existence riche en événements et en épreuves.
Dans l’appartement presque vide, elle ne trouve que différentes sortes de drogues bien cachés, qu’elle finira par revendre lorsqu’elle aura rencontré Sonny. Ce lycéen de seize ans, un ami et collaborateur d’Hassan vient la voir, et s’occupe d’elle, la faisant participer aux diverses combines. Hassan et ses amis ne pratiquent pas seulement le trafic de stupéfiants mais l’organisation de combats de chiens dans les caves, spectacles sanglants qui attirent aussi de nombreux parieurs. J’ignorais jusqu’à l’existence de cette spécialité… Nour sympathise aussi avec Soufia une voisine infirmière, un vieux monsieur et son chien…
Le temps passe et Nour finit par bien connaître la cité, les amis de Sonny, les flics qui surveillent la cité les autres lycéens amis de Nour, et tout ce qui fait l’ordinaire de la vie là-bas : l’ascenseur qui ne fonctionne pas, le parc, l’autoroute, la tour Aragon que l’on va détruire sous ses yeux et la tour Triolet où elle survit tant bien que mal. Mais aussi des détails presque mythiques : le bois qui entoure Louveplaine et où l’on a vu un cerf ; le parc et ses splendeurs passées. Hélas Hassan lui-même reste introuvable…
C’est le deuxième roman d’une jeune romancière de trente ans, et ce texte est dans l’ensemble bien intéressant, parfois assez fort. L’univers qu’elle décrit est dur, impitoyable, mais elle sait le rendre attrayant et son intrigue est bien menée. Voulant donner de l’épaisseur à Louveplaine ainsi qu’à ses personnages, elle se lance aussi dans de nombreuses digressions concernant la vie et les sentiments des policiers du commissariat, du personnel de l’hôpital, l’historique de la cité et du parc, qui peuvent sembler un peu longs, mais le roman vaut le détour.
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