Titre original : Tideline (Marée haute)
Sonatine, 2013, 380 pages.
A Greenwich, le long des quais de la Tamise, vit Sonia, femme de 45 ans, dans la maison dite « Les Berges ». Elle se plaît à évoquer ses jeunes années, un garçon appelé Seb, leurs jeux troubles sur et à côté du fleuve, une vie qu’elle regrette amèrement.
Justement un adolescent vient chez elle, Jez, le neveu d’une amie, pour emprunter un vieux vinyle de Tim Buckley. C’est fou ce qu’il ressemble à Seb ! Elle lui montre le studio de musique, les guitares, notamment une « douze cordes ». Ils boivent un verre de vin, Jez gratte quelques cordes. Fascinée par le jeune garçon, Sonia répugne à le laisser repartir. De là à multiplier les verres de vin, et à y glisser des somnifères de sa mère, il n’y a qu’un pas…elle se plonge dans la contemplation du garçon endormi, comme Psyché regardant Amour. Un Amour qui voudrait bien s’envoler vite fait, retrouver sa petite amie, puis prendre son train pour Paris, où l'attend sa môman. Mais c’est compter sans les sortilèges de Sonia…
J’ai bien aimé ce thriller, sur le thème de la séquestration et du syndrome de Stockholm, une femme qui séquestre un homme, ça change un peu de l’ordinaire. L’auteur s’est appliqué à rendre l’atmosphère de ce quartier de Londres (Greenwich), surtout les bords de la Tamise, avec un environnement plutôt moche : la vue sur Canary Wharf et le Dôme du Millénaire, les eaux boueuses, les détritus, la pluie et les caprices de la marée, la centrale électrique, un radeau de fortune, comment réussir à rendre cela attrayant ? Eh bien, de mon point de vue, Penny Hancock y arrive parfaitement ! Pour ce qui est des surprises et des rebondissements, elle s’y entend aussi. Un premier roman très réussi.