Belfond, 2011, 467 pages.
Titre original : The Slap, 2008.
C’est un roman australien, d’un romancier d’origine grecque, conseillé par Manu, (dont on a tiré une série pour la TV que je n’ai pas vue) où s’expriment plusieurs personnages chacun faisant l’objet d’un chapitre.
Tous étaient présents au barbecue organisé chez Hector et Aisha, et tous ont été témoins de la fameuse gifle donnée par Harry, le cousin d’Hector, à Hugo, petit garçon de trois ans insupportable, brise-fer, agressif, affecté d’un père frustré et porté sur la bouteille, et d’une maman-poule qui l’allaite encore à la demande…
Cette gifle divise les protagonistes : deux camps se sont formés, ceux qui donnent raison à Harry, ou du moins excusent sa conduite, et ceux qui soutiennent les parents qui ont porté plainte, et ne veulent plus rien savoir de Harry. Les discussions sur la gifle engendrent des querelles entre les couples ( le couple qui a porté plainte, celui de Harry qui est accusé, les organisateur s du barbecue, et les parents d’Hector ) ; mais la gifle divise aussi trois amies intimes, une lycéenne et sa tante et derrière ces dissensions à propos de châtiment corporel, éclatent d’autres conflits jusque là laissés dans l’ombre…
En suivant chaque personnage de son point de vue, L’auteur raconte sa vie à la troisième personne, informe de ses pensées entre guillemets, et fait avancer l’intrigue qui va durer plusieurs mois. A travers Hector, Anouk, Harry, Connie, Manolis, Rosie, Aisha, et Richie, se dessine le portrait d’une société d’âges divers ( de dix-huit à 70 ans) de classes sociales et culturelles différentes, de projets de vie hétérogènes, de valeurs également diverses ainsi que les ethnies : (Grecs, anglais d’origine, aborigènes…)Chaque personnage s’exprime dans un langage qui lui est propre (plusieurs d’entre eux sont franchement vulgaires) ; on peut dire qu’en dépit des différences, tous sont portés à s’enivrer peu ou prou (sauf le couple musulman) ; et que tous ( excepté les septuagénaires et les musulmans) se droguent régulièrement : la coke, l’ecstasy le speed, sont des recours fréquents, assaisonnés de somnifères et de Valium.
Bref un microcosme censé révéler une société qui va mal, aussi bien les protagonistes que les personnages secondaires bien dessinés aux aussi. Un ensemble intéressant malgré certaines longueurs. Pour certains de ces personnages, le récit de leur vie est trop détaillé et se révèle ennuyeux. J’ai passé des pages concernant le papa d’Hector, qui enterre un de ses amis : je ne sais pas pourquoi les vieux couples m’ont énervée… question de subjectivité ! Dans l’ensemble ce récit est une bonne étude de mœurs.
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