Actes sud, 2005, 365 pages
Le sens de « folly » est plus proche de loufoquerie, délire fantaisiste, divagation, que de démence et aliénation mentale.
Le récit débute par « je cherchais un endroit tranquille où mourir » et la suite dément immédiatement cette affirmation. Nathan convalescent presque remis d’une maladie grave, ne cherche qu’à vivre et ne veut surtout pas de tranquillité. Installé dans un appartement à Brooklyn, il rencontre par hasard, son neveu Tom, qu’il a perdu de vue, et qui travaille à présent dans une librairie à vendre des occasions et des éditions rares et anciennes. Ce neveu, étudiant brillant, a dû abandonner sa thèse de littérature, pour gagner sa vie. Tom a pour patron Harry, dont il raconte aussitôt à Tom le passé plutôt mouvementé. Autour de Tom gravite aussi la figure d’Aurore sa sœur, dont la vie est également très agitée, et dont il a momentanément perdu la trace. Nathan de son côté cherche à renouer avec sa fille : ils se sont brouillés bêtement.
Grâce à ces personnages qu’il suit de près, et dont il partage les multiples aventures, Nathan commence à écrire un livre « de la folie humaine » fourmillant d’histoires tristes et drôles, de coups du destin relançant tout le temps l’action. Il recherche avant tout la fantaisie, la joie de vivre pleinement, le mouvement perpétuel qui entraîne les protagonistes d’aventures en aventures, non sans ponctuer ses histoires de réflexions, voire de sentences.
On a un récit aimable, bavard, triste et gai, quelquefois agaçant, quelquefois très bon.
Le maître mot de ces histoires est qu’il faut pouvoir jouir de l’instant présent comme s’il était le dernier ; « assez étrangement, je n’avais pas peur ; la crise m’avait transporté ailleurs, dans une région où les questions de vie et de mort étaient sans importance. Il suffisait d’accepter. Vous preniez simplement ce qu’on vous donnait, et ce qu’on me donnait ce soir –là, c’était la mort –j’étais prêt à l’accepter ».
En dépit de passages irritants, semblables à des anecdotes un peu faciles, l’humour et la fantaisie de l’auteur emportent l’adhésion.