Gallimard, 243 pages
Premier roman ; l’auteur est né en 1982. Ce n’est pas vraiment un roman ; c’est surtout un témoignage.
Damien North professeur de philosophie dans une université, accusé un jour de pédopornographie. On a trouvé dans le disque dur de son ordinateur des milliers de photos de ce genre, vraiment perverses.
Damien a 45 ans, et ne fréquente plus de femme depuis qu’il a perdu sa compagne douze ans auparavant. Elle était d’ailleurs beaucoup plus âgée que lui. Il se consacre à son travail, à ses recherches, et ne s’intéresse plus guère à la sexualité. Timide, aimant la solitude attaché à son existence bien rangée avec ses rituels. Il croit qu’un virus a ramené ces photos dans l’ordinateur. Mais on n’en trouve pas. Il est arrêté, et doit plaider coupable car selon son avocat, c’est le meilleur moyen de s’en tirer à bon compte. Aussitôt la chose sue, Damien est suspecté par son frère, accusé par une étudiante à qui il n’a rien fait, mais qui lui en veut d’une mauvaise note...
Le récit de l’erreur judiciaire montre des psychiatres d’une grande bêtise, un commissaire cruel et stupide, une justice aveugle, un avocat bien intentionné mais qui donne de mauvais conseils, et la société autour s’éloignant du prévenu, l’espionnant, croyant l’avoir vu mal se conduire. La charge est impitoyable, le témoignage accablant !
Par exemple, lorsque Damien se porte volontaire pour passer des tests de psychiatrie, destiné à évaluer son degré de dangerosité. Bien qu’il réussisse à réagir selon les normes d’un homme hétéro, on le juge encore plus suspect, on l’accuse de simuler la normalité, parce que son potentiel culturel est élevé.
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