Gallimard, 121 pages.
La narratrice a onze ans. Elle apprend le français à La Plata. Nous sommes sous la dictature, en 1978. Ses parents, opposants actifs au régime, anciens compagnons du Che, ont été poursuivis. Son père est en prison, sa mère déjà réfugiée en France.
La fillette rejoint sa mère ; elles vivent dans une cité HLM au Blanc Mesnil et survivent vaillamment ; d’autres réfugiés les aident, on a procuré un emploi à la maman, pas facile et peu rémunérateur.
La fillette raconte un an de son existence ; ses lettres à son père, dans lesquelles on apprend la signification du titre Le Bleu des abeilles ( un ouvrage de Maeterlink que je ne connaissais pas) l’école où elle se fait des camarades, une semaine de vacances dans les Alpes, la langue française à laquelle elle s’accoutume plutôt bien, et qu’elle décrit de façon amusante et judicieuse.
L’auteur réussit bien à se remettre dans la peau de la fillette qu’elle fut. Elle trouve le ton juste pour parler d’un quotidien difficile à vivre mais qu’elle affronte avec calme et intelligence, dans un esprit de découverte, attentive aux épisodes de sa nouvelle vie, avide de communiquer avec les gens qui l’entourent. Car ses camarades de la cité HLM ont aussi leurs problèmes qu’elle partage pleinement.
Je lirai bien « les Passagers de l’Anna C. », dans lequel elle raconte l’expérience de ses parents au service d’une action politique combative.
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