Ryoeta est architecte et a bien réussi dans la vie, mieux que sa condition d’origine ne lui laissait espérer. Lui et sa femme Midori ont un garçon de 6 ans Keita. Il joue souvent seul ou s’ennuie, n’ayant ni frère ni sœur, un père qui rentre tard, une mère un peu triste et l’obligation de travailler le piano pour lequel il n’a visiblement aucune disposition. Ryoeta a fait de gros efforts pour accéder à la bourgeoisie relativement aisée et élever son fils en rapport.
La petite famille apprend un jour, que Keita a été échangé avec un autre bébé à la maternité. L’infirmière responsable a avoué avoir pratiqué cet échange. On saura plus tard qu’elle était déprimée et s’est vengée sur des personnes qu’elles ne connaissaient pas.
Midori s’interroge bouleversée. Comment a-t-elle pu ne pas s’apercevoir que ce bébé n’était pas le sien ? Elle est restée alitée plusieurs jours, mal en point, et n’a que très peu vu son bébé pendant tout ce temps. Sans doute ne l’a-t-elle pas vu, juste après la naissance ….
L’autre famille victime de l’échange est de condition plus modeste et de classe sociale populaire : le mari tient un commerce d’électroménager et une bonne formation de mécanicien. Ils ont deux autres enfants plus jeunes que Ryusei. Le mari et la femme jouent beaucoup avec les gamins, et entretiennent des relations très familières avec eux. Le père prend le bain avec ses trois gosses et ils jouent à se cracher de l’eau les uns sur les autres.
Les deux familles font connaissance. Ryoeta est choqué par les façons de la famille de Ryusei, tandis que Midori, qui a peu de contacts sociaux, est enchantée de faire la connaissance d’ une autre jeune femme.
Ryoeta croit aux liens du sang. Apprenant que Keita n’est pas son fils, il croit que ses succès mitigés en matière d’éducation, viennent du fait que le garçon n’est pas de son cru.
Les deux familles prennent l’habitude d’échanger les garçons un jour par semaine, pour les habituer à l’autre famille. Ils y consentent facilement, et se familiarisent plus ou moins avec leur famille biologique. Mais lorsque la décision est prise de restituer définitivement chaque garçon à sa famille d’origine (étrange décision !!!) les ennuis commencent.
Le sujet est traité d’une façon sérieuse mais incomplète. Certaines choses restent peu crédibles. La maman de Ryusei, qui semble avoir accouché normalement, comment ne s’est-t-elle rendu compte de rien ? Lorsqu’on a vu son bébé après la naissance, et que le lendemain on vous en amène un autre, il y a peu de chances que vous ne vous en aperceviez pas.
D’autre part, si une semblable méprise se produit, à la faveur de circonstances particulières, et que chaque couple, induit en erreur, part avec un bébé qui n’est pas le sien, l’inconscient de ces personnes n’ignore pas la vérité, et cela devrait provoquer des symptômes plus ou moins pathologiques.
Peu vraisemblable aussi que les enfants consentent étonnamment vite à fréquenter l’autre famille, alors même qu’on ne leur donne pas d’explication valable. Cependant Ryoeta trouve pour son fils une explication assez astucieuse… la conclusion (que chaque enfant doit rester dans sa famille nourricière) est tellement évidente qu’on se demande comment autre chose a pu être envisagé.
Le sens du film semble être que Ryoeta apprend à accepter réellement ce fils qu’au début du film, il trouvait décevant par rapport à ce qu’il aurait voulu. A travers l’épreuve qu’il traverse, il se rend compte que l’autre enfant, son fils biologique, ressemble à la famille qui l’a élevée. Il n’a aucun don particulier ( pour le piano par exemple !) et forcément il ne s’intègre pas à sa famille biologique, qu’il vient juste de découvrir. Ryoeta comprend que des liens forts existent entre lui et le garçon qu’il élève avec sa femme depuis six ans. On peut penser qu’il l’accepte enfin… parce que ce n’est pas son fils biologique, justement !
Sinon, on s’intéresse tout de même à ces personnages :les personnages adultes sont pas mal, les enfants sont très touchants. Comme toujours chez ce cinéaste. On aurait préféré les voir davantage.