Actes sud 2009, 317 pages
(Las Viudas de los Jueves, 2005 )
Les environs de Buenos Aires : un lotissement nommé « le Country » banlieue verte réservées à des familles de la bourgeoisie aisée. Ce ne sont pas des « bobos » car ils ne sont porteur d’aucun potentiel culturel. Les hommes sont ingénieurs, gérants de grosse société, les femmes au foyer, à l’exception de Virginia.
Ce quartier est fermé de l’extérieur, de sorte que les familles vivent en circuit clos dans une enclave bien gardée (caméras de surveillance, systèmes d’alarme, chiens, vigiles). Les attractions principales sont le tennis et le golf, surtout pratiqués par les hommes. Les femmes fréquentent l’atelier dessin peinture, la piscine, organisent des ventes de charité, s’occupent de leurs jardins…
Dès le début, on sait qu’un drame a eu lieu, pendant que plusieurs hommes jouaient aux cartes et se saoulaient au bord de la piscine des Scaglia, le jeudi, un jeudi pas come les autres… qui ne sera élucidé qu’à la fin.
Deux narratrices relatent la vie dans « le Country » et les mœurs des habitants , ainsi que la lente dégradation du niveau de vie dû à la crise économique qui met les maris au chômage les uns après les autres… l’une de ces narratrice c’est Virginia. De1989 à 2001 Virginia y a vécu avec Ronie son époux et Juani leur fils. Après quelques années fastes, Ronie s’est retrouvé au chômage ; Virginia a lancé son propre cabinet d’agence immobilière. Ils ont vivoté plutôt au dessus de leurs moyens. Et ils se sont retrouvés plus ou moins marginalisés dans ce quartier : Virginia est la seule femme de ce quartier à gagner sa vie ; elle observe ses voisins et note bien des choses dans son petit carnet rouge célèbre chez ses voisins. Son fils aussi est observateur, et d’esprit trop indépendant pour le coin. L’autre narratrice anonyme, est une de ces femmes au foyer qui a vécu très exactement comme le requiert la mentalité du « Country » et y habite encore. Les deux témoignages nous instruisent avec ironie et force détails des mœurs de ces gens qui on l’aura deviné ne sont guère sympathiques, mais pas non plus des caricatures. Une bonne étude de mœurs, très détaillée. Une belle réussite !
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