Le Toucan (Crimes) 1014, 476 pages.
On croit que c’est un roman américain et on cherche le titre anglais. On se rend compte que Zeimet est français et qu’il a situé son intrigue en plein Far West, en Utah, une petite ville certainement imaginaire « Duncan’ s Creek ». Ce village compte 178 habitants et il est situé sur le haut plateau de Boulder Mountain ; une nature sauvage, faite de grottes canyons rivières et torrents, climat continental rude…
Une petite fille Shawna Twitchell cinq ans a disparu ; sa mère Mandy avait déjà perdu son mari il y a six mois, dont on a retrouvé les vêtements mais pas le corps. Elle n’avait guère regretté ce poivrot qui la battait. Mais Shawna sa petite fille ! Elle croit avoir été punie pour avoir prié qu’on la débarrasse de son mari (d’autant plus qu’elle a été exaucée). Beaucoup de ces villageois sont très superstitieux.
Les recherches concernant la fillette, alternent avec la présentation de nombreux personnages : l’institutrice Betty (ex-hippie) et son ami Rick rédacteur en chef de la feuille locale ( il y a un journal à Duncan’s Creek …), le médecin Jim Pomeroy (un médecin pour 170 personnes, c’est de la chance !) son ami le fermier noir Lamer Jones, plusieurs gamins de 11-12 ans, qui viennent de finir leur primaire parmi lesquels Jake , le garçon studieux et timide, Sam la grande fille casse-cou, et Junior le gros garçon gourmand et sociable ( les enfants et leurs aventures sont ce que j’ai préféré) ; le jeune pompiste Logan ex-petit délinquant, qui travaille à la supérette ( un magasin de ce genre pour 170 âmes, quand je vous dis qu’ils ont de la chance !), un shérif stupide, quelque part à 100 kms de là mais on dirait juste à côté , une adjointe super intelligente, une communauté de Mormons , des Indiens , un autre fermier complètement fou et sa maman sourdingue.
C’est un récit à suspense très classique, écrit d’une façon correcte, avec de bonnes descriptions soignées, sans énigme véritable ( bien qu’on se réfère à Agatha Christie, le lecteur n’a pas à cogiter longtemps pour saisir le truc) avec ce que l’auteur voudrait être une étude des mœurs des différents villageois : ces personnages sont un peu trop « faits sur mesure » , d’après des clichés, et ne surprennent pas. On est également surpris par ce petit village, perdu en pleine nature sauvage, qui n’en possède pas moins un toubib, un magasin d’alimentation , un journal local, et même une bibliothèque avec des ouvrages pointus.