Clamann-Lév, 2013 508 pages
Titre original : Broken Harbour, 2012
Dans un pavillon de lointaine banlieue de Dublin, proche de la mer, la police trouve la famille Spain en piteux état. Les deux jeunes enfants sont étouffés sans leurs lits, le père Patrick a été poignardé à mort, la mère Jenny poignardée également est dans le coma.
C’est Fiona la sœur de Jenny qui a donné l’alerte. Tous les matins elle appelle sa sœur au téléphone, et ce matin nul ne répondait.
L’enquête est confiée à Mikey Kennedy narrateur de l’histoire. Ce narrateur est très désagréable vulgaire, peu enclin à travailler en équipe, n’aime pas son adjoint Richie, évidemment plus futé que lui.
Dans les 20 premières pages, on voudrait abandonner à cause de ce narrateur détestable. Toutefois, on s’intéresse à l’enquête et à son contexte de précarité sociale. Les Spain avaient acheté leur maison sur plan. Ils ont eu le temps de s’installer correctement, mais Patrick s’est trouvé au chômage et ils avaient des difficultés financières. Le couple semble s'être rapidement replié sur lui-même...
La crise a détourné les gens de s’endetter pour acheter un pavillon. Le lotissement est resté à l’état de chantier. Peu de maisons sont occupées….
Chez les Spain, Les policiers découvrent des trous un peu partout dans les murs, à demi-calfeutrés. Qui les a fait et pourquoi ? Dans le grenier un immense piège est installé comme pour capturer une bête sauvage!
Mickey et Richie repèrent un squat dans la maison d’en face. Un campement propre et bien rangé ; de là on peut avec des jumelles voir la cuisine vitrée des Spain, et une partie du séjour. Les deux policiers s’installent dans le squat attendant que le présumé voyeur s’y pointe.
Tana French a bien réussi à entremêler le contexte social avec l’enquête et le dévoilement progressif de l’imbroglio. Dans l’ensemble c’est bien mené. Je n’ai pas aimé l’inspecteur Mickey, encore moins sa sœur, mais ce n’est qu’un détail…