Seuil, 2013
Tokyo de nos jours : un immeuble : Toshi ( qui se fait appeler Ninna) a 17 ans elle termine le lycée dans une école privée élitiste. Elle n’est pas très bien classée, et pas sûre d’intégrer l’université de Tokyo. Il faut bûcher tout le temps et on est en août. Un après-midi d’été caniculaire, elle entend un grand fracas dans l’appartement mitoyen. Croit à un cambriolage. Descend et voit le fils des voisins qu’elle et ses copines surnomment « le lombric » ( car il est blanc maigre et insignifiant ???) s’en aller tout content et joyeux pour la première fois de sa vie. Il vient de se passer quelque chose.
Le « lombric » a tué sa mère avec préméditation, de plusieurs coups de batte de base-ball.
Il est en fuite, et pour ce faire, a emprunté le vélo de Toshi et son portable.
Il ya cinq récits chacun le point de vue et le devenir d’un des adolescents confronté à ce drame. Toshi, qui communique avec le « lombric « par téléphone et éprouve pour lui et son geste une sorte de fascination terrifiée, et il faut bien le dire de compréhension. Yuzan, une autre amie, lesbienne, fréquente des bars où l’on rencontre des filles ayant le même goût qu’elle, se sent en marge de la société. Communiquer avec Le Lombric, par téléphone, l’intéresse. Pour elle, il n’est pas question d’appeler la police. Le garçon doit avoir une chance de commencer une nouvelle vie…
La troisième fille Norino , veut retrouver le « lombric » et partager sa fuite : le lombric est-il un héros, vit-elle avec lui quelque chose de particulier, c’est la question à laquelle elle n’est pas sûre de pouvoir répondre, mais elle s’engage dans l’action. un moment jusqu’au second drame : ayant fui en taxi, ils braquent le conducteur le tuent et Norino perd la vie dans l’accident.
La quatrième fille Terauschi , est une bûcheuse ; seule à pouvoir faire de bonnes études, tout le temps en train de s’auto analyser. En communiquant avec le garçon, ses amies se compromettent dangereusement, que doit-elle faire, elle, l’élément raisonnable du groupe ? Après s’être tue, voyant ses amies impliquées, elle téléphone anonymement à la police, et indique l’endroit où se dissimulent les fuyards. Ensuite, persuadée d’être cause de l’accident de voiture pour avoir parlé trop tard, elle se suicide laissant une lettre confidentielle à Toschi.
Le lombric, est comme trois de ces filles, inscrit dans une école sélective, pressé d’intégrer l’université de Tokyo, mais mal classé, et dégoûté des études. Humilié par une mère trop exigeante, et accusé d’avoir regardé les voisines nues ( sa mère l’a traitée de criminel) il se venge en devenant un vrai criminel. C’est une situation extrême, pas complètement incroyable mais rare, que l’auteur nous conte là. On retrouve son goût assumé pour les situations de déviance. C’est surtout un roman psychologique ( en même temps qu’un thriller) pas mal écrit et traduit, qui montre la mal-être des adolescents que leurs parents pressent de réussir et qui se sentent rebelles, humiliés, agressifs…
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