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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 20:25

Gall, 366 pages 2014

« j’aimais aussi beaucoup la profondeur de son regard rêveur dont tout à coup de métalliques lueurs d’humilité venaient rapatrier tous les lointains, c’était alors come un assourdissant repentir de tout son être, comme si elle s’en voulait de s’être abandonnée devant témoin aux splendeurs d’illusions pitoyables. »

« La grande cuve du masculin où elle sentit quelle s’enfonçait dans une eau tiède et surpeuplée, profonde, malsaine »

Ces trois extraits nous mettent plus ou moins dans l’ambiance : roman sentimental avec pauvre héroïne esseulée, perdue dans un monde de méchants.

Bénédicte Ombredanne , lectrice des romans de l’auteur ; il l’a rencontrée deux fois : il avait nettement l’impression de vouloir faire sa connaissance. Elle écrivait si bien et lui jetait tellement de fleurs, et si bien tournées !

C’est une femme qui aime profondément la littérature décadente fin 19 eme siècle ( Barbey d’Aurevilly, Villiers de l’Isle Adam, Huysmans…) et a fait une thèse sur cette mouvance particulière, avant de réussir brillamment son agrégation. Il n’y a pas que la littérature, il y a la vie conjugale, hélas !

Elle entretient une relation sadomasochiste avec son mari ; le plus souvent, c’est lui le bourreau, mais parfois c’est elle. Ainsi ce soir là, lorsqu’il lui a plu de se reconnaître dans le portrait du harceleur fait par des femmes qui témoignent sur France-Inter ( le Téléphone sonne ???) et que ça l’a bouleversé. Bénédicte en a profité pour se ruer sur Meetic se trouver un amant. Que le lendemain , elle a rencontré près de la lisière d’une forêt, et alors là, elle s’en est donné à cœur-joie. Et, bien sûr comme elle n’avait pas été discrète le moins du monde, le mari s’est vengé (version bourreau).

Le lecteur se voit infliger lui aussi les harcèlements interminables du mari, et la souffrance de la femme, ceci sur une bonne cinquantaine de pages. Sans compter le récit de la sœur à la fin… Pour avoir osé assister aux ébats de Bénédicte et de son amant d’un jour ?? Lesquels n’avaient rien de saisissant. C’’était de la romance, un peu convenue ; certes on apprend de petits trucs sur le tir à l’arc…

En tout cas, c’est vache de la part de l’auteur !

Disons –le tout de suite, on s’ennuie beaucoup à ces querelles conjugales, on pense que l’un des deux devrait partir, Bénédicte surtout, et que ce ne serait pas impossible : elle a un métier, un salaire correct, une collègue qui l’hébergerait volontiers jusqu’à ce qu’elle ait trouvé une solution ( et on saura plus tard que Bénédicte a aussi une famille, notamment une sœur qui tient à elle…) ; mais Bénédicte ne dit rien de sa situation à personne. Et tant pis pour les enfants, qui sont eux-aussi victimes de la situation diabolique, dont la fin est la plus mélodramatique que l’on puisse imaginer !

Lorsque l’auteur rencontre la sœur de Bénédicte, on espère apprendre quelque chose de plus mais on n’aura rien d’autre qu’un ramassis de clichés. Je ne comprends pas ce que l’on trouve à ce mélo interminable.

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commentaires

K
Ce roman a été un coup de coeur pour des lectrices avec qui d'habitude on est 100% d'accord, bah c'est la diversité!
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D
Oui , ce roman a beaucoup plu dans la blogosphère, tu as raison : j'ai fait un tour d'horizon et je crois être presque la seule à n'avoir pas aimé. ce qui me pèse c'est l'écriture très surchargée, peu naturelle (on dira que plus c'est travaillé, plus c'est artistique, parfois c'est vrai, pas toujours...).<br /> Quant au contenu, il ne me convient pas davantage! encore moins la dernière partie : la soeur qui apparaît soudain, les séances de massage de monsieur, l'explication finale pas du tout convaincante... bon, je n'aime pas trop non plus la littérature dite fin-de- siècle, très faisandée...
K
A lire ton billet, je ne regrette pas d'avoir abandonné (le passage avec Meetic m'a laissée de côté, je n'ai pas du tout compris la réaction de l'héroïne, et en plus elle tombe sur un type correct, si j'ai bien compris?) J'ai feuilleté la fin, il semble que la barque était chargée.
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D
Oui elle tombe sur un type correct et elle n'en profite guère. On comprend que cette femme est profondément masochiste car elle a la possibilité de changer de vie (une soeur, une amie, un revenu correct, un amant sérieux, tout cela peut aider) et non seulement elle n'en tire rien mais les malheurs s'abattent sur elle de telle façon que nous sommes en plein mélodrame, genre que je n'aime pas. De plus le style de l'auteur est lourd et ennuyeux.

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