Original : Der Geiger 2012
Le Masque, 2014, 244 pages
Après un concert particulièrement applaudi, en 1948, dans la Russie stalinienne, Ilja Grencko est arrêté dans sa loge et conduit au siège du KGB ( « la Loubianka »).
Un officier nommé Kourov l’accuse d’avoir préparé sa fuite à l’ouest. Ilja comprend vite que ce n’est qu’un prétexte, mais pourquoi l’emprisonne-t-on, il l’ignore. Le voilà parti pour le Goulag travailler dans une mine de charbon. On suppose c’est pour s’emparer de son violon ( un Stradivarius très précieux) que le KGB est intervenu, mais qui est derrière tout cela, qui voulait sa chute et son violon ?
Galina sa femme est déportée avec ses deux petits garçons au Kazakhstan, la famille est laminée. Ilja ne reverra jamais sa femme et ses enfants, qui auront bien du mal à s’en sortir.
Soixante ans plus tard, en 2008, il ne reste plus qu’un descendant Grencko : Sacha petit fils du violoniste, vit en Allemagne, à Cologne, et travaille pour le compte d’une société spécialisée dans les systèmes informatiques de sécurité pour la protection des particuliers, et d’espionnage de nature économique. L’émigration de sa famille ne leur a pas porté chance.
Ses parents sont morts dans un accident de voiture lorsqu’il était petit, son oncle a succombé à un accident lui aussi, et sa sœur Vika, qui avait réclamé son aide d’urgence, vient d’être assassinée sous ses yeux à Munich dans le café où elle jouait du piano de jazz.
L’enquête de Sacha pour savoir la vérité sur tous les malheurs qui ont décimé sa famille, va le ramener à Moscou ; en passant par diverses villes d’Allemagne. Il comprend vite que les membres de sa famille ayant trouvé la mort, avaient juste avant déposé une demande officielle à Moscou au ministère de la sécurité intérieure pour réclamer que l’on recherche le Stradivarius…
Le cheminement de Sacha est cohérent, bien mené, et il n’y rien d’invraisemblable dans la solution de l’affaire ( dans un polar c’’est assez rare pour être souligné…) en alternance nous suivons les destins d’Ilja au Goulag et de Galina et ses enfants en déportation. On plonge une fois de plus dans un récit qui nous mène au cœur du régime totalitaire stalinien et de ses horreurs.