Minuit, 2010, 140 pages
Deux frères, Max et Jerry se préparent à enlever la fille du patron de l’entreprise d’emboutissage où travaille Max.
Jerry revient d’Afghanistan où il a passé nombres d’années et compte repartir avec la moitié de l’argent de la rançon, l’autre moitié étant pour Max.
Max lui fait passer la frontière suisse à ski. Bien que l’enlèvement ait été prévu minutieusement, il semble que les deux frères ne soient pas tellement unis pour cette commune action. Le pistolet de Jerry fait tiquer Max, il se rend compte qu’il ignore ce que faisait son frère dans ce pays lointain et problématique ; ni ce qu’il fera, une fois repassée la frontière…et ses questions sont éludées.
Jerry semble être le meneur de cette action ; tandis que Max en est à son coup d'essai. Comptable dans l'entreprise depuis belle lurette, citoyen apparemment sans histoire, il devrait obéir à son frère...
Mais, Samantha la victime, maintenue prisonnière dans la maison familiale,cesse bien vite son rôle de simple otage, pour attiser un antagonisme entre les deux frères. Max et Jerry cultivent l’un pour l’autre des sentiments complexes qui ne vont pas manquer d’influer sur le cours des événements.
Entre la relation de l’enlèvement proprement dit, et le double jeu joué par chaque personnage, le lecteur cherche à s’y retrouver.
Ce sont de petits faits relatés avec minutie, des bribes de dialogue entre les protagonistes, qui s’ajoutant les uns aux autres, nourrissent une forte intrigue et font monter la tension, alors même que l'histoire reste contée en mode mineur. Certaines scènes peuvent paraître drôles, notamment les discussions oiseuses des frères sur la meilleure façon de cuisiner les hamburgers... Les noms propres des principaux protagonistes ont aussi leur importance pour l’appréciation de la situation par le lecteur.
Courte et bien mené, cette parodie de roman policier, est nettement plus jouissive que l'histoire du« notaire peu ordinaire ».
commenter cet article …