Minuit, 2013, 108 pages
Même si la première de couverture indique « roman » il s’agit d’une nouvelle, assez longue, qui pourtant m’a parue courte.
Après 15 ans de prison, Freddy est libre. Il avait été accusé d’avoir violé Sonia, une fillette de l’école maternelle. On croit comprendre qu’il n’y avait pas de vraie preuve. La conduite de Freddy en prison fut exemplaire et Dietrich son éducateur répond de lui, le loge à l’hospice, tente de lui trouve un emploi. Freddy lui, va à la pêche…
Freddy a adopté un chien ; il est à la rue et s’en va vers Mme Rebernak , sa cousine, demander l’hospitalité. Elle le rejette le supposant dangereux. Elle a une fille lycéenne Clémence, autrefois dans la même classe que l’infortunée Sonia. Et un fils un peu plus âgé, le narrateur de l’histoire. Les Rebernak ont un budget des plus justes ; Mme Rebernak est veuve et a obtenu un poste d’agent de service au collège à la mort de son mari. Elle le doit au notaire Montussaint, qui allait à la chasse avec son mari. Le mari a été victime d’un accident de chasse (c’est ce qu’on a dit) : son fusil est encore entre les mains de monsieur le notaire « qui nous a rendu tellement de services » ! Là on croit voir poindre l’humour noir…
Clémence sort avec Paul le fils du notaire, sauf que c’est le notaire qui s’intéresse à elle, et ce n’est pas récent …. Entre le danger Freddy et le danger Montussaint , Mme Rebernak tremble pour sa fille ,qui elle, n’a peur de personne…
Ce récit est bien écrit, sans effet de style, sans vraie intrigue ( on comprend tout de suite ce qui va se passe) les dialogues sont rapportés au style indirect libre, le récit coule bien. On ne saisit pas trop l’intérêt de cette histoire ; on est indigné bien sûr de la lamentable conduite du notable délinquant et jusque là couvert par ses magouilles et sa soi-disant respectabilité. Mais c’est un peu comme un fait divers bien relaté.
Le plus intéressant du roman est le personnage de Freddy : on ne sait rien de lui, sauf sa condamnation, le fait qu’il possédait une photo de classe de Maternelle et avait cerclé de rouge l’image de Sonia, le fait qu’il va à la pêche, et qu’il tente d’aider Clémence… inutile de chercher peut-être?. On n’a pas l’impression que l’auteur nous pousse à l’introspection.
Le narrateur ( le frère de Clémence) relate les faits de façon distanciée. Il n’est pas curieux de ce qui reste dans l’ombre : la personnalité de Freddy, dont on voudrait bien en savoir un peu plus…. Le titre est assez bizarre : le notaire, est très ordinaire à mes yeux, puisque dans ce type de récit, les notables sont toujours des crapules, et celui-là ne déroge pas à la règle !!
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