L’Olivier, août 2014, 166 pages
C’est une famille de juifs pauvres à Constantine en 1944 ; le plus jeune fils de Rachel, Jacob, est appelé au front. Il vient juste d’obtenir son baccalauréat. La famille : Haïm le père cordonnier, Abraham le fils aîné, cordonnier aussi, boivent beaucoup, battent femmes et enfants. Deux autres fils Isaac et Alfred sont présentés comme ne valant pas grand-chose ; Madeleine, femme d’Abraham, et ses trois enfants Gabriel, Fanny, et Camille aiment profondément Jacob
Les femmes sont toujours à la cuisine, ménage, service des hommes, aucune distraction ni joie, les enfants dorment sur des matelas, ne sont pas nourris à leur faim. Jacob est le seul élément civilisé, parmi les adultes, et il va se battre en première ligne, pour délivrer la France, à l’hiver 1944, à Mulhouse. Ses camarades sont juifs arabes chrétiens, ils s’entendent encore bien, et chacun respecte les traditions, la religion du voisin. Tous sont logés à la même enseigne, cruelle, donner leur vie pour la France !
Le neveu de Jacob Gabriel fera plus tard la guerre d’Algérie, dans un contexte différent : il devra tuer des Arabes.
Récit poétique, bien écrit, à fleur de peau, sensible ; on s’attache immédiatement aux personnages ; il n’y a guère d’espoir pour cette famille plus ou moins sacrifiée. Deux descendants de Jacob survivent à ces conditions difficiles et auront une vie presque normale.