Joëlle Losfeld 2014, 275 pages.
Cette auteure a écrit de nombreux romans, celui-ci est le premier traduit en français. Peut-être n’y en aura-t-il pas d’autres ; car je ne crois pas qu’il a ait été très lu ou très apprécié.
Il s’agit des relations entre Helen, petite fille de bientôt onze ans, et de sa tante Flora, 22 ans, chargée de la garder pendant trois semaines en juin , tout juillet et deux semaines en août 1945 ; Le père d’Helen, directeur de lycée, a accepté une mission particulière, en rapport avec la guerre contre les Japonais. On devine de quoi il s’agit, même si on ne sait pas quel est le le rôle joué par ce monsieur.
Helen a perdu sa mère ( la cousine de Flora) très jeune, et vient de perdre sa grand-mère, sa chère Nonnie, qui l’avait élevée.
Les deux protagonistes vivent dans la maison qu’occupait la grand-mère et qui servait de maison de repos à des convalescents autrefois. Helen n’a pas connu cette période mais elle la met en scène inlassablement.
Nous sommes en Caroline du nord. Helen est une fillette rêveuse, pleine d’imagination, mais aussi sarcastique, et orgueilleuse ; elle se juge supérieure à Flora : Flora vient d’Alabama, vivait dans une famille de fermiers, n’a pas appris les bonnes manières, vit et pense d’une façon simple. Elle espère pourtant devenir institutrice. Ce qui complique l’affaire c’est que Flora n’a pas confiance en elle, et se conduit comme si la fillette qu’elle garde avait des choses à lui apprendre…
Helen est cependant jalouse de Flora, car sa chère grand-mère a longtemps correspondu avec elle, et garde les lettres comme un trésor plein de sagesse de conseils et d’affection. Qu’est-ce donc que Nonnie pouvait bien trouver à Flora ? Helen subtilise une lettre puis une autre pour tenter de savoir.
Le conflit entre les deux filles la jeune femme et la préado, s’intensifie lorsque le garçon qui vient leur livrer les courses, un soldat démobilisé, commence à plaire aux deux (pas de la même façon bien sûr ! toutefois la gamine est amoureuse elle aussi…).
Cette histoire se lit bien, est astucieusement agencée, les petits rôles sont finement distribués. Pour autant nous n’avons pas un chef d’œuvre, certaines parties sont un peu longuettes. Le caractère un peu trop lisse de Flora ne rend pas le conflit aussi intéressant qu’on voudrait…