Actes sud, 2010, 154 pages
1506 : Michel Ange embauché par le pape Jules, (le cardinal de la Rovere, tout aussi dangereux que son prédécesseur Borgia) , pour édifier le tombeau sur lequel devra se dresser la statue de Moïse, ne reçoit plus de subventions ; il est même éconduit. Fuit à Florence pour tenter de trouver un autre job. Là, miracle, un envoyé du sultan Bayazid le contacte : le souverain aimerait qu’il préside à la construction d’un pont sur la Corne d’Or à Constantinople, un pont reliant les deux parties de la cité. Même si Michel Ange a peur que le pape l’apprenne il est séduit par la nouvelle et originale commande.
Le récit c’est cet intermède oriental, raconté à la 3 eme personne d’une écriture sobre et de haute tenue ; nous apprenons à connaître le personnage fictif inspiré du grand sculpteur alors âgé de 30 ans, déjà auteur de la fameuse Piéta, homme timide orgueilleux grand travailleur curieux de tout. Ses découvertes : l’architecture de la cité ottomane de nombreuses lectures, la musique lors d’un spectacle somptueux, le désir amoureux, que les circonstances périlleuses ne permettent pas d’assouvir.
L’autre narrateur est cette chanteuse andalouse qui passe parfois la nuit auprès du maître, et lui tient un discours à la fois énamouré et réaliste. Ni l’un ni l’autre ne sont libres…
C’est un beau récit, très romanesque, mais lucide, et des personnages auxquels on s’attache d’emblée.
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