Sara Forestier( Suzanne) Adèle Haenel ( Maria) François Damiens( le père) Corinne Masiero (l’avocate assistante sociale)
Suzanne a toujours vécu avec son père camionneur et sa grande sœur ( peut-être trois ans de plus qu’elle). Le papa est veuf et elle ne se souvient pas de sa mère. On la voit sur une tombe. En un grand nombre de séquences courtes, achevées par un noir, on suit Suzanne de cinq à 35 ans environ.
Elle danse pour l’école, elle pleure livrée à elle-même dans la journée, elle est enceinte tôt encore lycéenne, elle a un petit garçon que sa sœur et elle élèvent avec papa, elles travaillent ( elle dans un bureau, la sœur dans un atelier de couture) ; elle vont en boîte ; elle rencontre un type qui vit de combines louches et s’en amourache grave ( il est quelconque, on n’y croit pas…)
Bien que la mise en scène soit une bonne idée ( toute en ellipse, on doit deviner ce qui se passe entre deux séquences) je n’arrive pas à vraiment m’intéresser à cette histoire : ce qui est mis en séquence n’est peut-être pas ce qui aurait dû l’être ? On n’a pas vu le Maroc,où elle était partie à l'aventure, on trouve le voyou quelconque, on n’aime pas que la sœur disparaisse pour que Suzanne revienne vers son père, prendre sa place en quelque sorte : on a envie de dire que la sœur ne méritait pas cela!
On a rapproché ce film d’A nos amours de Pialat : mais dans A nos amours, les gens sont violents entre eux, les conflits éclatent, et c’est ça la vie. Dans ce film, les protagonistes sont bien trop gentils les uns avec les autres…
En fait, on n’a pas besoin de deviner ce qui se passe entre les séquences, puisqu’on nous informe des événements passés pendant ladite séquence. Dès lors pourquoi ne pas les filmer ces événements ? On veut voir Suzanne et son ami cambrioler des maisons faire un peu Bonnie and Clyde….on veut voir comment la soeur connaît son triste sort... Bref, la plupart des ellipses ne sont pas intéressantes.
Mal choisies ou mal mises en scène ??? Je ne saurais dire...
Les filles sont vêtues de fripes vraiment affreuses en guise de costumes : notamment Suzanne perdue dans des vestes et pantalons jeans trop grand et informes, son corps s’y dissimule ; les vêtements de Maria sont mieux ajustés à ses formes mais tout aussi laids.