The Child Act
Gallimard, 2014, 230 pages
Fiona juge des affaires familiales presque 60 ans ; Jack son mari, professeur d’histoire à l’ université.
C’est un couple assez réussi, beaucoup de points communs, la musique , l’histoire, la géologie, et jusque récemment le sexe, mais Fiona est hantée par l’affaire des bébés siamois où elle a dû trancher pour la séparation des deux petits pour sauver la vie de l’un en provoquant la mort de l’autre. Une décision raisonnable, que pourtant les parents ne voulaient pas prendre, au nom de leur foi religieuse. Le récit paraît tout de suite tourner autour de la séparation, et aussi de la responsabilité de Fiona qui incarne la justice!
Bientôt Fiona doit juger l’affaire Adam Henry : ce jeune homme de 17 ans et demi, atteint d’une leucémie, dont l’état de santé et le traitement nécessitent des transfusions sanguines. Il est Témoin de Jéhovah, élevé ainsi par ses parents et membre de cette communauté très particulière, où l’on a décidé que recevoir le sang d’autrui est impur, est blasphémer contre ce cadeau de Dieu qu’est la vie qu’il nous a donnée.
Les parents et leur fils étant opposés aux transfusions, Adam va vers une mort certaine. Certains textes stipulent que à partir de 16 ans, l’avis du malade doit être pris en compte,
Elle se rend au chevet du garçon, vu l’urgence, pour se rendre compte si ce refus de transfusion est personnellement réfléchi ou s’il est manipulé par la communauté des TJ ; on remarque que beaucoup d’affaires à traiter sont liées à l’extrémisme religieux…
Sa rencontre avec Adam est différente de ce qu’elle avait imaginé ; le garçon est bien de son âge, romantique, rêveur, écrivant des poèmes, prêt à sacrifier son existence ; très engagé dans cette foi délirante… et en même temps d’une intelligence aiguë ; Fiona et lui finissent par interpréter une ballade traditionnelle irlandaise ( Down the Sally Gardens) lui au violon, elle au chant.
Puis Fiona prendra la décision qui s’impose autoriser la transfusion ; le garçon sort de l’hôpital et reprend une vie normale ; sauf que c’est Fiona qui a pris la place de Dieu...
Les personnages de Fiona et d’Adam sont assez bien, les seconds rôles en revanche, m’ont ennuyée. Et toutes ces relations à propos d’affaires de la part des collègues ( notamment son collègue musicien) sont longues et pénibles. la réunion des juges à Newcastle, avant que ne se produise quelque chose, quel ennui!
Dans l'ensemble, j'ai senti peu d'invention d'écriture à travers la traduction. Le conflit entre Fiona et Jack est présenté de façon banale; j'ai eu du mal à m'y intéresser.
Le sujet du livre est très intéressant, et l'intrigue menée correctement; et pourtant tout cela tombe un peu à plat, alors que j'aurais dû me passionner pour cette histoire! Je crois que l'écriture le choix des mots est trop conventionnel ici, que cela manque d'inventivité.