Grasset, 2006, traduit de l’allemand par Nicole Casanova
Le narrateur, Léo Brenner, de Berlin, est avocat aux divorces et a épousé une de ses clientes, Lucynna , d’origine polonaise, archéologue de plongée , fraîchement séparée de son mari un autre archéologue, son professeur.
Elle a également renoncé à son métier pour lequel elle était passionnée cependant. Ils ont une petite fille de 3 ans, Lara, et voyagent en Italie : dans la région historique du Latium, au sud de Rome, ils achètent un terrain sur une colline face à la mer et y font bâtir une maison. Lucynna est persuadée que sous le terrain se trouvent des vestiges d’un demeure romaine. Elle se passionne aussi pour la grotte de Tibère vue au musée de la ville de F. , et à tout ce qui concerne ce pourtant peu ragoûtant empereur et les fêtes lubriques qu’il donnait soi-disant dans une grotte ; en même temps, la jeune femme découvre une pierre plate sur laquelle est gravée une mosaïque représentant le monstre marin Scylla ( cette belle nymphe transformée en monstre par Circé) engloutissant les compagnons d’Ulysse grâce aux chiens hurlants qui sortent de son bas-ventre.
On apprend qu’une sculpture en morceaux représentant la scène a été trouvée dans les environ. Au moins deux sculpteurs tentent de faire une copie correcte d l’original qu’on ne peut reconstituer qu’en partie.
La mosaïque découverte par Lucynna représente le dessin de l’original , elle en est sûre…
Le récit ressemble à un parcours d'obstacles de Léo pour triompher de problèmes pratique, les difficultés rencontrées par Léo pour faire bâtir une maison correcte, les escroqueries des différents entrepreneurs,de son passé d'étudiant, et des inquiétants fantasmes de son épouse.
Un conflit va l’opposer à un ancien Imprimeur Stiglitz, qui l’a connu au temps de la bande à Baader et de Rudi Duschtke. Léo était gauchiste à l’époque, et parlait souvent dans des meetings il a beaucoup de mal à se souvenir de Stiglitz encore plus à raisonner ce type à moitié fou.
L’esprit dérangé, Lucynna l’a aussi : elle oublie de temps à autre son mari et sa fille, pour se plus s’occuper que de Tibère et de Scylla, semble parfois changer de personnalité...
Cette histoire est bien écrite bien traduite, on aime cette plongée dans la mythologie et l’histoire romaine : on s’intéresse à Scylla, aux diverses interprétations du mythe, et même à ce sinistre Tibère. Le narrateur nous donne aussi à réfléchir sur le parti qu'on peut tirer (ou pas) de l'histoire et de la mythologie, de cette civilisation dont nous sommes les héritiers.
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