Phébus, 1999, 341 pages
Titre original : All the Little Live Things , 1967
Un couple retraité, Joe et Ruth Allston sont venus s’installer en Californie, dans les environs de San Francisco, au milieu des années 60 , en pleine nature. Joe, le narrateur raconte une année de cette vie plutôt mouvementée et même tragique. Un matin, sa femme et lui tombent sur un jeune motard qui vient d’entrer dans leur propriété et demande le droit de planter sa tente. Il s’appelle Jim Peck ; faux étudiant, adepte des modes de vie beatnik ( et pas loin des hippies ) alors très en vogue parmi les jeunes, il énerve tout de suite Joe, qui n’ose pourtant pas lui refuser le droit de s’installer, sa femme étant d’un avis différent.
Joe et Ruth ont eu un fils Curtis, qu’ils ont perdu après qu’il ait passé sa vie à se livrer à toutes sortes d’excès. Ce Jim à la fois naïf et sans-gêne, rappelle de mauvais souvenirs à Joe.
Dès lors il passe beaucoup de temps à observer l’intrus bricoler, faire des simagrées, recevoir des amis et des filles.
Simultanément, c’est un couple trentenaire avec une petite fille qui emménage dans une propriété contiguë : Marian est une jeune femme fragile, déjà affaiblie par la maladie, et enceinte, voulant très fort que la vie triomphe en elle et autour d’elle.
En arrière plan, s’agitent d’autres personnages, secondaires, mais très bien campé aussi, des voisins insupportables et pourtant précieux, car on ne saurait vivre sans société.
La nature joue aussi un grand rôle, la succession des saisons, les plantes, les animaux, les nuisibles toujours à détruire, comme ceux à protéger.
La prose de l’auteur poétique, belle, très vivante, pleine de verve et d’humour, fait frémir tout ce monde qui foisonne, vit et meurt alentours. Un auteur peu lu en France, recommandé par Keisha, que je suis contente d’avoir abordé.