Points, 2014, 501 pages
1ere publication 1938.
Aux Aigles, propriété de la campagne anglaise, dans l’Essex, Mr et Mrs Wither, pas riches mais jouissant d’une certaine aisance, vivent avec leurs deux filles : Madge, 39 ans, et Tina 35 ans, célibataires ; l'aînée rêve d'un chien, la cadette d'un mari.
Tina a étudié, notamment dans une école d’art. La voilà presque trop instruite pour s’intéresser à un homme quelconque.
Aux Aigles tout le monde s’ennuie à mourir …
Le papa est pingre, et leur donne peu d’argent de poche ; ces jeunes femmes déjà mûres souffrent de leur dépendance.
Arrive leur belle sœur Viola, veuve de leur frère aîné. Viola a 21 ans, et avait épousé le fils aîné pour quitter son emploi de vendeuse dans un magasin que tenait son défunt père. Viola n’a encore aimé que son père, et ce magasin. peu instruite, elle n’a pas du tout d’argent. Vivre chez ses beaux-parents la déprime sérieusement. Elle va se promener dans le bois du Rossignol. Au-delà se trouve une somptueuse demeure habitée par Victor, (beau garçon, belle voiture) sa mère, et une cousine orpheline ; un riche mariage se prépare…
Le roman est très agréable à lire, souvent satirique et mordant, plus conventionnel vers la fin, mais les histoires d’amour ne sont pas trop romanesques, et les personnages très bien enlevés.
Sauf que je n’aime pas trop le vilain sort réservé à la pauvre Hetty… qui ressemble à la Mary d’Orgueil et préjugés. Pourquoi décrier tant ces filles qui ont voulu se cultiver, et les ridiculiser ?
Evidemment on a envie de comparer avec Jane Austen. Ce sont les mêmes types de personnages qui sont croqués ici. Mais nous sommes en 1938, les mentalités évoluent, et l’on peut dans certain cas envisager une union dans un autre milieu social que le sien. C’est tout l’intérêt d’un tel roman.