Seuil, 2004, 232 pages
titre original « Saints in the River »
Le prologue relate la noyade de Ruth Kowalsky, une fillette de 12 ans, qui s’est imprudemment avancée dans l’eau de cette rivière de montagne, frontière entre la Caroline du Sud et la Géorgie
Ruth a été prise dans un tourbillon ( le ressaut hydraulique), et gît sous un gros rocher.
Ce récit préliminaire est magnifique.
La suite, ce sont les parents de Ruth qui veulent récupérer le corps, et , comme il est interdit de toucher à la Tamassee, pour protéger l’environnement, ils font intervenir un avocat, pour qu’un ingénieur puisse faire un barrage amovible destiné à détourner momentanément le cours de la rivière et repêcher Ruth.
Les gens du coin, et les militants écologistes locaux sont opposés à cette action qu’ils jugent néfaste pour la rivière et dangereuse. Non seulement l’écosystème en souffrirait, mais le barrage ne tiendrait pas…
L’histoire est conduite par Maggie, une jeune reporter photographe, qui a passé son jeune âge dans cette contrée et y charrie des souvenirs plus ou moins douloureux. Elle est entre deux hommes, le journaliste qui couvre l’affaire avec elle, présumé futur amoureux, et son ancien ami Luke, militant actif. D’autres soucis l’attendent, notamment son vieux père…
Ce récit m’a moins plu que les précédents, en dépit du très beau prologue. Les descriptions de la nature en été et automne sont simplement magnifiques ; le combat entre les écologistes et les constructeurs du barrage, l’aveuglement de ces derniers , l’issue de leur action, ce processus est vraiment intéressant et bien conduit. Ce qui m’a agacée, ce sont les histoires d’amour et de famille de Maggie ; je ne suis pas rentrée dans ces récits là. D’autre part le sentiment religieux très appuyé qui imprègne l’histoire m’a pesé.
Dans l’ensemble, c’est tout de même Ron Rash, un style, une écriture de grande qualité.