Christian Bourgois, 1999, 179 pages.
Le narrateur est écrivain, vit d' écrits de commande, des documentaires sur divers sujets : en ce moment, il doit écrire sur l’histoire des chemins de fer, l’ingénieur Pullman, et ça l’intéresse moyen. Il se passionne pour une grève de cheminots, et reste un peu coincé là, peu enclin à achever son livre. A la bibliothèque, il rencontre Agnès, qui finit une thèse de physique sur les cristaux et leur symétrie.
Ils se plaisent, et débutent une liaison. Tout de suite, des obstacles se mettent entre eux. Agnès est hantée par la mort. Lui voudrait écrire de la fiction. Il commence à rédiger son « histoire avec Agnès » et elle l’encourage à continuer un peu comme si la durée de leur liaison et sa réussite dépendait de leur histoire écrite par lui, donc d’un ouvrage de fiction ; Agnès se retrouve enceinte, le narrateur ne veut pas d’enfant...
c'est un roman d'introspection, et aussi d'atmosphère. Une atmosphère lourde de sous-entendus qu'on peut comprendre diversement. Ce récit ressemble un peu au Portrait Ovale d’Edgar Poe : la jeune femme ne supporte pas bien la mise en fiction de la relation par son compagnon. Et pourtant, c’est elle qui l’y a encouragé. Elle croit au pouvoir suggestif de la création littéraire ; si le jeune homme écrit une histoire qui tourne bien, la réalité devrait suivre. Mais le conjoint écrit selon sa conviction profonde…
Attachants, complexes, les personnages gardent leur part de mystère, l'ensemble du texte est plein d'une poésie retenue. Après avoir tourné la dernière page vous y penserez encore longtemps.
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