Page à page, 190 pages.
J’ai été un peu surprise que Véronique Ovaldé signe la préface de ce livre, je m’en étonne moins au lu du contenu.
Plusieurs de ces nouvelles appartiennent au genre fantastique, ou plutôt s’en réclament, mais ce fantastique là pour moi c’est du grand n’importe quoi : Notre père, la maîtresse de quelqu’un l’épouse de quelqu’un, la virée, la saisie, la barge, tu va mourir, vieil homme disparu, les prisonniers » … je n’ai pas du tout accroché, le surnaturel survient trop vite, l’atmosphère ne s’installe pas, elle est déjà là au début de la lecture, et ce n’est pas vraiment une atmosphère, c’est une suite de saynètes qui semblent écrites au fil de la plume… même si ce n’est sûrement pas vrai, c’est l’impression que ça me laisse. Les autres nouvelles ( Mona, Melody, ça doit être comme ça en enfer, si un inconnu vous aborde… » appartiennent à un genre proche du réalisme, elle sont assez bien écrites, fourmillent de métaphores suffisamment inventives pour rendre une certaine réalité mentale, mais je ne les trouve pas tellement convaincantes pour autant.
De cette auteure , j’aime les romans, en principe ( quoique le tout premier Suspicious River m’ait agacée) et certains tel « Esprit d’hiver » m’ont fait grand effet, mais ces nouvelles ne me plaisent pas. Dans le second récit « Melody » bien construit, autour de quelques leitmotivs, tel le bourdonnement des câbles électriques, la petite fille aimée et mal acceptée, le rapport ambivalent aux femmes, et les retours au passé, il manque toutefois un rythme : la colère du narrateur est d’intensité égale du début à la fin, sans progression, ni palier ni chute , comme un ligne mélodique lisse, même si de haute tension, ou un encéphalogramme presque plat ( voilà que je cherche des métaphores surprenantes moi aussi !) ce n’est pas mélodique ( et ça s’intitule Melody… !) et son propos est répétitif aussi, à ce monsieur… pourtant cette nouvelle est sans doute la meilleure (ou la moins mauvaise).