Sous titre : "roman improvisé, interruptif et pas sérieux".
(Heureusement ce n’est ni improvisé, ni" pas sérieux", bien au contraire !)
Notabilia 298 pages, parution en 2015.
Sophie, la narratrice, vit dans un petit studio à Lyon, et elle est chômeuse en fin de droit ; elle perçoit l’ASS (allocation de solidarité spécifique) mais ce mois ci l’argent tarde à arriver pour cause de problèmes administratifs. Après avoir payé le gaz l’électricité, elle n’a presque rien pour manger elle se contente de pâtes, café, et poires...
Sophie écrivait un roman, mais ces temps-ci, la précarité incite au « contemplage de plafond » …
Voilà un thème qui ne prête pas à sourire, et pourtant, dans ce contexte difficile, l’auteur a choisi l’humour (parfois noir) et réussit parfaitement son pari !
Nous la suivons pendant plusieurs mois ; les péripéties sont minimes mais le langage est très étudié, la verve ne manque pas, (l’inspiration oulipienne est évidente) : création de mots, contes loufoques ( l’histoire du mange-consonnes qu’elle raconte à ses neveux), discussion improbable entre un grille-pain et une bouilloire ( le grille-pain va être vendu sur le Bon Coin et se plaint à la bouilloire qui le moque), faits et gestes de Lorchus ( c’est lui le Diable) qui vient, dans un langage très actuel… et hilarant, proposer ses méchants pactes à des malheureux précaires…
Le roman ne manque pas de réalisme, j’ai apprécié pour sa justesse le récit des journées de Sophie comme extra dans plusieurs restaurants, éripétie dont elle restitue parfaitement le rythme effréné, les embrouilles... et la satisfaction momentanée d'avoir rejoint le monde des actifs.
Une auteure très talentueuse, que je découvre à peine. Elle a publié d’autres livres, que je lirai volontiers.
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