Philip Roth Pastorale américaine
Après une centaine de pages, j’ai lu en diagonale cette histoire longue et verbeuse. Le narrateur Nathan Zuckerman écrivain, ranime ses souvenirs de lycée et de collège : dans cette école juive qu’il a fréquentée, l’idole des élèves était Seymour Levov surnommé « le Suédois » ; sa plastique de scandinave loin de l’idée que l’opinion se fait du « juif » y est pour beaucoup de même que ses exploits sportifs. Nathan est l’ami de son frère Jerry … bien plus tard, Nathan devenu célèbre croise le « Suédois » avec son fils et se sent tout « chose « qu’il se souvienne de lui.
Les voilà à la soixantaine dépassée. Le Suédois lui écrit pour l’informer qu’il a besoin de lui, l’écrivain, pour écrire un hommage à son père, qui vient de mourir. Et qu’il a surmonté des drames familiaux. Il invite Nathan au restaurant. Pendant ce repas, il ne parle plus de l’hommage, ni des drames familiaux que Nathan aurait bien voulu connaître : quelle pouvait être la faille dans le parcours sans faute apparente du Suédois ??
Le narrateur l’apprendra deux mois plus tard lors d’une fête des anciens de son école ; il y rencontre Jerry le frère cadet : Seymour est mort ... lorsque Nathan l’a rencontré il était déjà sur sa fin. Quant au drame familial, c’est cette fille que Seymour eut d’un premier mariage « Merry » et qui est devenue terroriste…
D’après les renseignements succincts obtenus sur la face sombre du Suédois, Nathan invente ce premier mariage et ses rapports avec cette fille. Il se met immédiatement dans la peau du Suédois : c'est là que j'ai commencé à me dire que j'allais lâcher le truc...
On a davantage l’impression que c’est Nathan s’imaginant avec une épouse mannequin irlandaise et une fille marginale : le Suédois reste une figure dont on saura peu de choses.
Le récit ressemble à d’autres histoires narrant le problème d’une adolescente des années 60, contestataire, piétinant les certitudes des adultes qui se sont fondus dans la société et y ont brillamment réussi. Ne pouvant faire mieux, elle détruit : ce récit n’est pas nouveau, et l’auteur ne le réinvente pas. En fait, bien souvent, il enfonce des portes ouvertes…
L’ennui débute avec son discours pour les anciens de son école, long commentaire sans relief, ni originalité, sur la société et le devenir de l’Amérique, un discours dont il dispense les convives, mais pas le lecteur, hélas ! Et nous, on se dit: « et alors le Suédois ? « Car il a réussi à nous intéresser à cette figure énigmatique parée de toutes sortes d’apparences trompeuses…
Mais lorsqu’il se met en scène à la place de cet autre, on n’y croit pas vraiment…on ne croit pas que l'"autre" a pénétré le récit !
Zadie Smith Swing Time :
Ce roman raconte la vie de deux filles métisses dans un quartier modeste de Londres : Tracey et la narratrice très différentes et liées par leur couleur de peau au milieu d’autres enfants, dont beaucoup sont « blanches » (il y a d’autres ethnies) et mieux loties . Leur enfance est passionnante, la façon dont elle luttent pour leur émancipation, chacune sa manière, dont elles supportent leurs mères ( celle de la narratrice veut s’élever intellectuellement et élever sa fille de même, la mère de Tracey est beaucoup moins austère…) ; le problèmes des pères (l’un vautré dans la délinquance l’autre devenu honnête…) . une très bonne première partie!
A l’âge adulte, La narratrice devient intendante, gouvernante, amie, esclave... d’une vedette de la pop music ; ce n’est qu’un début espérais-je mais hélas non, cela semble vouloir durer très longtemps, or cette Aimee, même si elle a d’excellentes intentions, elle m’énerve ! et j’ai tout laissé tomber…!