Quai Voltaire, 528 pages.
Connecticut, environ de Chosen, sur la côte, une ferme isolée.
Février 1979. George Clare se présente chez ses voisins les plus proches pour dire qu’il a retrouvé sa femme assassinée dans son lit, d’un coup de hache. Un carreau a été brisé au ré-de –chaussée.
Le couple vivait là depuis le mois d’août précédent avec leur petite fille Franny. Celle-ci devait dormir au moment du drame. Elle ne semble pas avoir vu quelque chose. George était à l’université, donnant ses cours d’histoire de l’art.
Le shérif Lawton pense que George est coupable, et c’est loin d’être une opinion isolée. Le couple en s’entendait pas, George était brutal, imprévisible. Il avait eu une très jeune maîtresse, Willis, qui en sait long sur son passé, mais elle ne va pas pouvoir parler… et du coup, on n’a aucune preuve.
De nombreux flash back nous ramènent en arrière : notamment lorsque la vieille ferme appartenait à la famille Hale : en faillite, ils se sont suicidés ( ou le mari a entraîné sa femme dans la mort sans qu’elle s’en doute, pour le lecteur ce serait plutôt ça ), laissant trois garçons de 12 à 18 ans. Depuis , la maison est tenue pour maudite et même hantée. Le fantôme de la femme erre dans ces lieux . La nouvelle maîtresse de maison sent sa présence et même la voit une ou deux fois. D’autres personnes sont conscientes d’une entité invisible.
La femme assassinée Catherine, et George son époux sont les personnages principaux ; un couple très mal assorti, marié à cause de la grossesse surprise de Catherine. Celle-ci est très croyante, éprise de spiritualité, et son mari s’en exaspère. D’autres personnages sont développés : deux des fils Hale, Cole qui venait garder la fillette, et Eddy son frère aîné qu’on employait à rénover la ferme. Willis une très jeune fille déprimée, serveuse dans l’auberge la plus proche, amie d’Eddy et maîtresse de George ; un couple de hippies d’âge mûr, Bram et Justine qui exploitent une autre ferme avec sérieux. Les Lawton, lui, shérif et elle agente immobilière. Le chef du département de l’université qui emploie George : un homme qui apprécie Swedenborg et donc s’adonne à l’occultisme ; George faisait une thèse sur George Innes, un peintre de paysage de l’école d’Hudson.
Petit à petit se dévoile une partie du tempérament et des méfaits de George, mais on ne saura jamais tout. Le roman est bien construit, certaines descriptions sont fortes.
Le roman est imprégné de l’aspiration à la spiritualité, passant par la contemplation de la beauté : l’auteur est probablement adepte elle aussi des thèses de Swedenborg ; cela se sent. Cette atmosphère et cette idéologie m’ont gênée. Trop de contemplation, et aussi, il faut le dire un certain manichéisme.