De Fallois, 2018, 635 pages.
Le pot de départ de l’inspecteur Jesse Rosenberg se termine sur une note frustrante : une jeune journaliste, Stéphanie Mailer vient lui dire que de source sûre, il s’est trompé de coupable, lui et Derek son acolyte déjà retraité, lorsqu’en 1994, ils ont pensé avoir résolu l’affaire du quadruple meurtre de la petite bourgade d’Orphea : ils n’ont pas trouvé le vrai coupable…
Au cours du festival de théâtre d’août de cette année là, une joggeuse a été abattue Meghan Padalin, ainsi que le maire Gordon son fils et sa femme, dont elle longeait la maison.
Vingt ans après, l’enquête reprend donc, d’autant plus que Stéphanie, qui en sait trop, disparaît.
Très sophistiquée, l’intrigue se tient ; on suit beaucoup de fausses pistes qui tiennent la route, et on ne devine pas la solution, ce qui m’est fort agréable. Il y a beaucoup de personnages, la plupart sont utiles à l’intrigue mais pas tous. Il est dommage que les trois principaux enquêteurs soient très convenus…
Quelques personnages sont agréables à suivre : Kirk Harvey l’ancien chef de la police, amateur de théâtre et très fantasque, qui entreprend de refaire un festival de théâtre, avec une pièce dont il n’a que les premières répliques : le nom de l’assassin y sera donné, dit-il… les répétitions de la soi-disant pièce sont assez cocasses. La jeune Dakota, personnage inutile à l’enquête, a un peu d’épaisseur sans être très originale. L’histoire de Bergdorf et Alice est plaisante à suivre, et atteint des degrés de bouffonnerie sur la fin. Le petit chapitre mettant en scène les grands-parents de Jesse est très drôle, j’ai bien ri ! Dommage qu’il soit si court et qu’il faille attendre la page 490 pour en profiter. Joël Dicker a un certain talent pour le burlesque qu’il ne met pas assez en avant.
On s’en doute, malgré le tarabiscot de l’intrigue, il y a beaucoup de propos inutiles. Lorsqu’un personnage rapporte une information, un fait, ou une conversation qu’il a eue avec un autre, hier ou vingt ans plus tôt, on peut très bien se contenter de ce propos. Mais souvent, il est repris au paragraphe suivant sous forme de scène avec des dialogues insipides.
Dans l’ensemble, ce n’est pas déplaisant, sans être le polar de l’année.