Buchet-châstel, 1957
Nous voici déjà fin janvier, il est temps que je réalimente ce blog! j'ai fouiné comme une souris dans les plus anciens titres d'une PAL qui ne fut pas toujours la mienne!
Ce roman, presque en ruine, dont les pages n’étaient pas coupées, traîne dans mes étagères depuis toujours. J’ignore qui l’avait acheté et dans quelles circonstances. l'année d'achever d'imprimer est 1957.
Nous sommes en 1944 dans le milieu de la Résistance, à Paris, et pour quelques chapitres , en province dans la Bresse,, où il s’agit d’organiser un accident ferroviaire ayant pour but de supprimer un certain Von X…
Le narrateur, François Lamballe, Marat de son pseudonyme, a rejoint La Résistance depuis peu ; il joue à ce « drôle de jeu » comme le qualifiera Annie, une jeune femme qu’il va rencontrer et qui après avoir formulé bien des réticences, jouera elle aussi ce jeu. Selon elle, ils ne le joueraient pas s’ils n’y prenaient un plaisir qu’elle qualifie d’enfantin et qu’amplifie la conscience du danger.
Son récit nous met dans le bain : la vie quotidienne de jeunes intellectuels résistants (Marat est le plus âgé, à 36 ans ) qui organisent la lutte, se déplacent incessamment, toujours sur le qui vive , passent des nuits blanches à imaginer la Gestapo qui arrive et comment ils vont agir ; et tentent de vivre, font de longues dissertations sur la vie, la mort, la lutte des classes, les raisons de s’engager. Des raisons très diverses suivant les cas : plusieurs d’entre eux étaient communistes avant la guerre, mais « Caracalla » (on reconnaît Daniel Cordier sous ce nom) soutenait l’Action Française , d’autres encore ont des motivations différentes.
Ses aventures avec les femmes ( qui tiennent souvent du rêve à cause de la situation, mais il y a aussi un peu de passage à l’acte) occupent une place non négligeable.
Comment préserver son individualité, et bien servir la collectivité, dans une telle situation ?
Malgré la différence de contexte, les propos ont encore leur intérêt, même les monologues de « Marat » (encore que ceux-ci soient un peu longs parfois) restent valables et les questions posées sont, pour la plupart, toujours d’actualité. En dépit des monologues un peu lourds, le récit est enlevé, parfois même assez léger compte tenu du sujet...
j'ai fait connaissance avec Roger Vailland ; le relirai-je? Sans doute que oui...
Un roman qui vieillit plutôt bien… actuellement , il est édité chez Phébus.
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