Phébus( Libretto) 275 pages. 1987 ( 1 ère publication originale 1936)
Au début du 18 eme siècle , en plein hiver dans les plaines de Silésie, deux hommes souffrent du froid et de la faim. L’un est un jeune noble Christian de Tornefeld, qui a déserté l’armée dans laquelle il était censé servir : il voudrait traverser la frontière et rejoindre l’armée suédoise, qui est celle de sa patrie. L’autre homme est un voleur connu sous le nom de Piège-à-poules : rusé, intelligent, mais nomade et vivant dans une extrême précarité depuis toujours. Tous deux sont recherchés et risquent le gibet… Ils trouvent refuge dans un moulin des environs. Mais leur hôte est un être étrange, le fantôme de l’ancien meunier, se dit le voleur. Ce fantôme lui propose un emploi dans les forges de l’évêque pour le tirer d’affaire.
Avant cela, le voleur accepte cependant d’aller quérir un uniforme des armes et de l’argent pour Christian, chez son cousin qui vit quelques kilomètres plus loin.
Arrivé chez le cousin, il s’introduit par effraction, comme il en a l’habitude : le domaine est spolié par les différents serviteurs, l’intendant, et d’autres gens tout aussi corrompus. Le cousin de Christian est mort, sa jeune fille, maîtresse du domaine, et promise à Christian, est dans de mauvais draps…
C’est un roman très agréable à lire, bourré de péripéties, dont la langue est raffinée, stylée, souvent humoristique, volontiers moyenâgeuse, parfois proche des poésies de « Gaspard de la nuit », voire de l’univers du conte, mâtiné d’éléments fantastiques. Toutefois, il s’agit d’un roman picaresque, puisque le héros, parti de rien, s’élève progressivement dans la hiérarchie, et frauduleusement aussi, nous le savons dès le départ.
Léo Pérutz le désignait comme « son roman le plus parfait ». Reste à en essayer un autre pour vérifier…
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