POL, 2019
Farah vit depuis l’âge de 6 ans à « Liberty House « ; un domaine situé en zone blanche et habité par une communauté plus ou moins hippie ( c’est ce mot qui me semble convenir le mieux, tant pis s’il est tombé en désuétude) . Sa mère allergique aux ondes électriques, y a trouvé refuge. Son père, qui n’avait jamais occupé d’emploi lui convenant, s’est épanoui à s’occuper de la serre. Séduite par le naturisme, La grand-mère les a suivis.
« Liberty House » n’est pas le type de communauté dont on parle dans les journaux pour cause de scandale. Il y a un bien un gourou, connu sous le nom d’ »Arcady » la cinquantaine très babacoole, son personnage est celui d’un homme mûr, porté sur le sexe, adepte des théories millénaristes courante . Il est plutôt soft comme gourou ; il sollicite la fortune de certains nantis, des vieilles dames, mais elles peuvent se rétracter comme bon leur semblent. Il ne force personne à rien, mais professe que lorsqu’on est sollicité pour une relation sexuelle ( on dit « amour »)il est généreux d’accepter l’offre . Les enfants de la secte sont scolarisés normalement, et connaissent les façons de vivre de la vie au dehors.
Farah comme les autres enfants de la communauté, vit depuis son plus jeune âge avec des adultes rarement vêtus devant les enfants, et pratiquant le sexe quand ça les chante, à deux ou plus, sans se dissimuler. Au dehors on appelle cela exhibitionnisme ; Les pulsions érotiques des enfants, dont Farah, sont donc sollicitées. Cela pourrait les émousser ou les exacerber : c’est le deuxième cas pour Farah. A l’approche de ses Quinze ans elle rêve d’être initiée sexuellement par Arcady . Ses parents ne s’occupent pas trop d’elle, c’est lui son éducateur. Après une visite chez le gynéco, Farah apprend qu’elle est malformée sexuellement :. ses organes génitaux sont distribués anarchiquement : des ovaires, mais pas d’utérus, un vagin réduit à une « cupule » , un développement de testicules nains, une musculature de garçon. Dans ce cas, on opte généralement pour le sexe qui paraît le plus probable dans l’apparence extérieure du sujet.
Farah, elle, après s’être interrogée longuement, s’enthousiasme pour un troisième sexe le sexe de l’avenir…
La narratrice ( Farah) décrit son expérience de vie : cela m’a semblé au départ empreint d’une fine ironie, montrant qu’elle s’est détachée de Liberty House, tout en gardant une profonde nostalgie de cette existence qui l’a façonnée.
L’écriture est assez élégante, parfois belle, mais on se lasse des nombreuses descriptions sexuelles, y compris des rêveries dans la belle nature préservée, rien de très neuf dans tout cela. Ni de très surprenant. Les personnages ne sont pas tout à fait plausibles, certains à la limite de la caricature, je suis restée à distance, sans me sentir très concernée.
Exception faite des interrogations de Farah, qu’est ce que ce corps qui est le mien, que vais-je en faire? Qui sont communes à tous les adolescents, normalement sexués ou pas, et ces interrogations sont bien exprimées.
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