L’Escolabe, 350 pages, 2018.
Agée de dix ans, la narratrice vit dans une famille perturbée ; papa est un prédateur redoutable, maman une amibe…. Elle n’a pour tout réconfort que Gilles son petit frère.
Elle se force à faire face à l’adversité : visiter régulièrement la « salle des cadavres » s’y trouvent des animaux naturalisés, des fauves que son père prétend avoir chassé dans des pays étrangers ; en fait, il travaille dans un bureau, il est comptable au parc zoologique… parmi ces trophées se trouve une tête d’hyène ; et elle rit cette hyène , et même s’introduit dans le cerveau des gens…
Lorsque son petit frère traumatisé par un spectacle plus effrayant que les autres, se détache d’elle, et que sa cervelle est envahie par une armée hostile que dirige la hyène et son rire , la narratrice décide d’agir : elle va construire une machine pour retourner dans le passé et reprendre le cours de sa vie en effaçant les derniers événements par trop insupportables. Il s’agirait ( si j’ai bien compris …) de brancher une vieille voiture à un four à micro-ondes abandonné à la décharge municipale, par une nuit de pleine lune, avec l’aide d’une sorcière qui vit en lisière des grands bois…
Jusque là le récit est intéressant, ensuite il va se muer en un récit de formation assez semblable à « My absolute Darling » de Gabriel Talent, et je lirai une énième variation sur les ravages du pervers narcissique.
A ce thème l'auteure a ajouté une touche de conte et de fantastique, avorté dans l’œuf, mais qui colore efficacement son récit.
Certaines phrases sont bien. C’est un premier roman… A suivre…