Belfond, 250 pages, (titre original : I am, I am, I am, Seventeen Brushes with Death)
J’avais déjà feuilleté L’Etrange disparition d’Esmé Lennox et avais conclu que c’était trop exubérant et pas très crédible…
Pourtant me voilà de nouveau avec un livre de l’auteur, autobiographique cette fois, et je l’ai lu en entier.
En 17 chapitres l’auteur nous relate donc des moments où elle a échappé de peu à la mort : 16 chapitres en fait, l’ultime étant le récit du combat permanent pour sauver sa propre fille victime d’une faiblesse du système immunitaire depuis la naissance, se manifestant par des allergies sévères en particulier.
Mais bien sûr la narratrice a elle-même beaucoup souffert : principalement à l’âge de huit ans, d’une encéphalite qui l’a sévèrement handicapée pendant plusieurs années ; elle se présente comme un cas très particulier : elle aurait dû mourir, elle a survécu, elle aurait dû rester handicapée moteur grave, elle vit presque normalement avec des séquelles ennuyeuses mais gérables. Autrement dit c’est ce type de femme qui met en défaut les meilleurs spécialistes … une hystérique à grand spectacle, avec de grosses pathologies, une hystérie un peu à l’ancienne ?
Les points forts impressionnants de son récit, outre cette encéphalite, c’est son terrible accouchement : elle avait dit à un toubib très bien coté, que les séquelles de son mal ne lui permettaient pas d’accoucher normalement et qu’il lui fallait une césarienne. Qu’il ne voulut pas programmer : d’où une césarienne tardive « chaotique » et sanglante, où le bébé et elles manquèrent y rester.
Les autres chapitres témoignent d’un tempérament de rébellion chez l’auteur, du goût de se mettre en danger, d’autant plus tentant que ses « déficiences neurologiques « entrent en jeu. Accident manqué en se jetant devant les voitures, agressions de la part d’hommes voleurs, voire criminels, même en présence de son compagnon qui ne peut rien faire… chaque chapitre est précédé d’un schéma précis d’un ou de plusieurs organes du corps humain, celui qui va être en danger, ou attaqué par la maladie ; des maladies qui sont très bien expliquées avec de nombreux détails. Une écriture oralisée, précise, le sens de la mise en scène, des comparaison inédites, parfois poétiques ( le délire de la fillette atteinte d’encéphalite… Le verbe est exubérant, comme je l’avais déjà remarqué. Il y a de temps à autre des trouvailles (le récit du voyage scolaire à Rome…).
Plusieurs accidents se produisent dans l’eau, dans la mer : la narratrice a plusieurs fois manqué se noyer ( une fois avec son fils ! ) elle ne cache pas qu’elle est attirée par les profondeurs ce goudron noir et fascinant…
Vu tout ce qu’elle a vécu, on a envie de féliciter l’auteur d’être toujours en vie (ainsi que sa fille) et, inévitablement elle est une héroïne dans le sens de « phénomène rare», ainsi que « incroyablement courageuse «.
Tout cela est un peu agaçant.
Les pages sur la fausse couche sont assez intéressantes, il y a des questions pertinentes « est-on encore enceinte lorsque le fœtus est mort ? « comment traiter ce type de situation…