Denoël (Sueurs froides), 299 pages.
Comme dans « Il reste la poussière » Sandrine Collette adopte les procédés du récit d’aventure ; ce roman n’a rien de policier (même s’il y a un meurtre). C’est une robinsonnade.
Des inondations ont isolé une famille habitant sur une colline ; ils sont les seuls rescapés , tout le village a été englouti par une déferlante et l’eau continue à monter. Le père et la mère décident de partir en barque chercher du secours : mais l’esquif est trop petit, ils ne peuvent emmener tous leurs enfants.
Cette idée aussi, d’avoir engendré neuf mouflets !!
Bref ils ont laissé Louie, Perrine et Noé, les « enfants du milieu » qui ont entre huit et onze ans. Ont emmené les deux ainés pour ramer efficacement, et les trois toutes petites filles dont un bébé, qui ne peuvent se passer de leur mère.
Mais il faut dire aussi que Louie a une jambe raide, que Perrine ne voit que d’un œil, et que Noé est atteint d’une forme atténuée de nanisme...
Les trois enfants du milieu soupçonnent qu’on les a laissés parce qu’ils sont plus ou moins handicapés, et qu’on les aime moins que les autres. En réalité, le choix des parents, injuste, est inévitable et réaliste mais… la mère a l’impression de les avoir abandonnés.
Tempêtes, navigation hasardeuse, mauvaises rencontres, survie ne tenant qu’à un, fil, débrouillardise… beaucoup de souffrance… et pourquoi pas rédemption ???
En dépit de passages distrayants ce roman est tout de même trop plein de bons sentiments ; il n’a pas la force de « il ne reste que poussière ». Le précédent ne m’avait pas trop convaincue non plus…
Outre celui que j’ai cité, j’avais goûté particulièrement « Un vent de cendres «très enlevé et stimulant, et « Six fourmis blanches » dans lequel le climat de randonnée en montagne était bien rendu.
Sandrine Collette n’a pas retrouvé l’inspiration de ces trois opus…