LP, 2004, 412 pages.
Titre original : Case Histories
D’abord, nous avons les exposés de trois cas de disparition et/ ou assassinats à des époques et dans des familles très différentes qui ne se connaissaient pas.
Les Land : une nuit de canicule, Olivia trois ans , benjamine d’une famille de 4 fillettes, disparaît pendant une nuit qu’elle passait sous une tente dans le jardin familial avec sa sœur Amelia.
Elle a disparu avec son doudou la fameuse « souris bleue » ; nous sommes en 1970, et ces quelques pages nous brossent un tableau rapide d’une famille perturbée, avec des parents « toxiques « comme on dit à présent. Le père, toujours enfermé dans son bureau, à faire des maths (mais pas seulement devine-t-on…) , la mère , ex-infirmière, enceinte de son cinquième enfant, elle aussi retirée dans un monde à part, s’occupe des gosses… pour leur donner une aspirine tous les matins !! La fille aînée, Sylvia , entend des voix, celle de dieu précisément , et l’a dit à sa mère que ça n’a pas troublé, et qui a répondu « c’est gentil »…
En 1994, un avocat Théo, a perdu sa fille de 18 ans , Laura. Un individu s’est présenté au bureau du père , l’a demandé et a abattu la jeune fille, qui y travaillait… on ne l’a aps retrouvé…
En 1979, c’est à la campagne dans une ferme, que Michelle a fendu le crâne de son époux ; elle était en colère, d’avoir dû lâcher ses études pour devenir épouse et mère…
En 2004, Jackson, détective, fait une filature ( une femme soupçonnée d’infidélité). Il s’ennuie, mais bientôt, il va avoir un vrai travail. Les deux sœurs les moins perturbées de la petite Olivia , vident la maison après le décès de leur père. Elles retrouvent « la souris bleue » dans son secrétaire fermé à clef. Elles veulent aussi retrouver la petite fille… où ce qui en reste… Jackson va devoir chercher ce qui lui est arrivé…
Mais Théo vient aussi consulter le détective, pour qu’il enquête sur l’assassinat de sa fille. Inconsolable, Théo a pris beaucoup de poids, mauvaise santé, grosse déprime… Cependant, il s’intéresse à une SDF « aux cheveux jaune canari « qui a plus ou moins l’âge que sa fille aurait…
Enfin, voilà une certaine Caroline, qui a refait sa vie, mais est prête à sauter encore le pas, avec le pasteur de la paroisse, qui est vraiment irrésistible…
Les enquêtes se croisent et se complexifient, car Jackson est lui aussi poursuivi par un drôle de type… et doit s’occuper de sa fille, Marlee, huit ans.
On parle de ce roman comme d’un récit humoristique, mais j’ai trouvé personnellement que c’était l le côté sombre qui prévalait largement. La mort est omniprésente, même Jackson souffre de plusieurs deuils ( mère sœur frère tous disparus lorsqu’il était jeune… il passe aussi beaucoup de temps au cimetière…) ; il est vrai que fort heureusement, les survivants ont droit, après maintes souffrances à des happys-ends relatifs mais réels et qui surviennent un peu comme des cheveux sur la soupe.
Il y a beaucoup de personnages ; l’auteure les multiplie comme les pains ! on finit par les confondre : qui est Emma ? se demande-t-on avant de revenir en arrière pour retrouver le petit passage où elle nous est rapidement présentée comme une amie de lycée de l’infortunée Laura. Les chats et chiens qui sont assez nombreux on les confond aussi ; Poppy , c’est un chien ou un chat ? Et qui donc est son maître ? Ou sa maîtresse ? Les personnages principaux ont une psychologie assez banale , ils ne surprennent pas. Le nombre de mauvaises rencontres qu’ils font, évidemment, c’est la fiction qui veut ça mais de mon point de vue, ce n’est pas amené de façon très futée.
Les moments amusants sont en fait rares : le duo des deux femmes ( Julia et Amelia) amené comme un des morceaux de choix du roman, m’a plu pendant vingt ou trente pages, ensuite ça se répète. La pauvre pécheresse schizophrène, abusée et maltraitée pendant l’enfance, qui se réfugie dans un couvent, c’est très convenu… Le destin de cette pauvre Laura est d’une banalité absolue. Michelle était plus intéressante, mais il lui aurait fallu un roman pour elle toute seule !
Marlee la fillette de Jackson est pratiquement la seule qui m’ait fait rire, et qui a fait des réflexions surprenantes.
Entrecroiser plusieurs intrigues n’est pas facile : l’auteure les a bien structurées, mais le suspens n’est pas au rendez-vous, car on sait bien avant Jackson de quoi il retourne ou à peu près.