L’Olivier, 2021.
Elle écrit ce livre pour rendre justice à Gérald Thomassin. Accusé de meurtre sur la personne de la postière de Montréal- la -Cluse ( dans l’Ain, région de Nantua et Oyonnax), l’acteur était sur le point d’être blanchi.
Nous avons la perspective d’une petite ville de montagne, où l’on vit chichement, où le chômage pèse sur l’usine de plastique qui emploie de moins en moins et licencie… Le trio de marginaux ( Tintin Rambouille et Thomassin) est longuement décrit dans ses errances ; c’est même assez ennuyeux !
La victime, Catherine Burgod, ressemblait à Thomassin, véhémente, suicidaire, aimant se mettre en scène, sans doute bipolaire aussi. Elle n’avait pas la place qui lui aurait convenu dans cette petite poste, où son père l’avait fait entrer et maintenue ; adjoint au maire, entretenant avec elle une relation fusionnelle, le père la couvait et la contrôlait.
On comprend qu’elle s’ennuyait à mourir dans ce job… autant qu’avec son conjoint récemment quitté.
Lorsqu’un individu est entré dans la poste et l’a sommée de lui donner la caisse, elle a réagi violemment ( et s’est mise en danger ) c’est que laisse supposer l’état de la victime morte, et son caractère, de son vivant.
Le passage le plus intéressant, est la description de cette ferme « de Beauregard » où ont vécu deux frères et une sœur, à l’écart du monde, ne descendant que pour acheter l’essentiel avec un tracteur : là aussi, il y a un dictateur, un despote : le frère aîné surnommé Rambo qui semble séquestrer son frère et sa sœur… tout est question de rapport de force ! On aurait pu écrire un drôle de roman noir avec cette fratrie…
Dans les premières pages, la narratrice emploie un ton plutôt condescendant qui ne lui ressemble pas (ou si ?) et ensuite on s’habitue à peu près. Son empathie voulue pour certains personnages ou groupes de population ne m'a pas complètement convaincue.
Ce qui est authentique c’est sa sympathie pour Thomassin ; elle veut qu’on sache ce qui lui est probablement arrivé. Le message est clair !
Appelé à Lyon pour une ultime confrontation avec le désormais suspect numéro 1 , Gérald Thomassin a disparu avant d’arriver; C’était en 2019, juin, et il n’a pas donné signe de vie. La procureure a estimé que, trop perturbé par son séjour en prison et les soupçons qui pesaient sur lui, il s’est suicidé.
Florence Aubenas, elle l’a dit à la Grande Librairie, n’est pas de cet avis. Gérald allait bien juste avant de prendre le train. Mais il s’était toujours mis en scène, vanté, c’est même cela qui l’a fait suspecter; une disparition volontaire totale et discrète n’était pas son genre.
D’ailleurs pourquoi n’a-t-on pas retrouvé le corps ?
A priori ce livre n'a pas tellement boosté l'enquête.