L’Olivier, 153 pages.
Emma a envoyé Tristan à la chasse. Ils ont emménagé dans un petit village et Tristan doit s’intégrer. Le voilà donc parti avec trois acolytes pour complaire à Emma, qui le veut chasseur et viril, sinon rien. Tristan a du mal à jouer le jeu avec les trois types plus âgés que lui, dont il ne comprend pas les manières brutales, et n’aime pas le langage grossier. Le rituel de la chasse lui semble complexe. Il a tiré un lapin et l’a vite fourré dans sa gibecière. Le lapin vit encore et même s’exprime, poursuit une conversation secrète avec Tristan ; ils discutent des différences entre animaux et humains. Avec ses compagnons, en revanche c’est de plus en plus difficile… Voilà que Dumestre, le plus agressif tombe dans un trou. Les autres partent chercher du secours, et Tristan reste près de l’orifice. Il tente de communiquer avec le blessé …
On peut dire de ce texte, à l’allure de fable plus ou moins philosophique, qu’il est bien écrit, et pourtant le style m’agace. Le parti pris est celui du monologue intérieur à la troisième personne, qui va avec souplesse et fluidité de Tristan au lapin, et à un troisième individu, Farnèse. Des phrases courtes et quelques bonheurs d’expression. L’intrigue est plutôt relâchée, le vécu de certains personnages (la maman de Tristan, le nommé Farnèse, Emma…) est peu crédible parce que trop outré. Mais c’est une fable et l’on ne peut pas demander à une fable d’être réaliste. Sauf que je suis en peine de trouver la moralité, ni ce qu’a voulu dire l’auteur.
Extrait « Me pendre, oui, très simplement, pour arrêter ce que je n’ai pas le moyen d’arrêter autrement. Me pendre pour me punir (à ces mots, un afflux de sang au ventre, à la tête, la transe du soulagement, la danse de la culpabilité vaincue), hum, comme ce serait bon d’être bonne. Mais cela ne dure pas. La punition ne saurait laver l’injure, ni faire disparaître la souillure ».
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