C'est mon commentaire au Rebond (in Libé) de Daniel Sibony du 9 mai 07, ce matin.
Son papier s'intitule La Magie de la féminitude a ses limites.
J’ai trouvé ce papier vraiment désagréable et j’ai aussitôt envoyé ma réaction à Libé : il n’y avait alors que 25 réactions mais bien entendu, comme d’habitude, on n’a pas publié mon message.
C’est d’ailleurs la raison d’être de ce blog qui n’était guère alimenté jusqu’à ce que je me retrouve seule avec mes messages, réactions, commentaires, analyses, envoyés à des sites, blogs, associations, les plus divers qui pour la moitié ne les publiaient pas, et pour l’autre moitié, les publiait sans qu’il y ait la moindre réaction, le plus petit désir de contact ou de débat.
Daniel Sibony est psychanalyste . Peut-être prétend-il être du côté de Freud ou de Lacan ; alors, ils doivent se retourner dans leurs tombes !
Monsieur Sibony dit :
Il faut saluer la «féminitude» , elle a joué à plein, au mieux ; mais, seule, elle ne pouvait pas gagner ; avouons-le, si un homme avait tenu le discours de Ségolène Royal, il aurait eu 12 % au premier tour.
Monsieur Sibony est en train de nous dire que les femmes sont sottes. Le discours de Mme Royal ne m’a jamais paru à moi plus idiot que celui des autres leaders de la gauche.
« Beaucoup ont cru à cette «magie» corporelle. Le psychanalyste Ali Magoudi en était sûr : «C'est la Vierge à l'enfant ! Et l'enfant est une fille !» m'avait-il dit il y a un mois. Mais les mythes ne sont pas automatiques, ainsi le veut le pragmatisme actuel. »
Monsieur Magoudi est seul responsable de ces délires à propos de vierge à l’enfant qui feraient rire n’importe qui de sérieux.
La vérité c’est que Mme Royal n’a jamais prétendu véhiculer des fantasmes ; elle s’habillait d’une façon qui m’a parue décente et ordinaire, et elle a parlé raisonnablement avec le même pourcentage de lapsus et de fautes de français que n’importe quel orateur. Elle a dit qu’elle voulait pour les enfants des autres ce qu’elle a vait eu pour les siens. Qu’y a-t-il de scandaleux dans cette remarque ?
Mis à part que cela ne concerne pas les femmes et les hommes qui ne veulent pas d’enfants( mais pourquoi ne cherchent-elle pas à comprendre les autres ?).
Les images, les fantasmes accumulés et collés sur sa personne sont le fait d’hommes et de femmes profondément névrosés et incapable de ne pas se troubler devant une femme au point de perdre la tête.
Sarko a véhiculé un fantasme et un seul qui s’est décliné en plusieurs variations : le diablotin, le petit Nicolas qui grandit, la grosse poigne , l’homme providentiel, le héros qui a tenu tête au forcené de Neuilly ( un homme déjà assommé par les somnifère qu’on lui faisait boire dans son café…), en réalité ce fantasme est pauvre. Bref l’homme de petite taille qui réussit à vaincre malgré tout. Seuls ses adversaires ont réussi à parfois le magnifier en le « diabolisant » comme on a dit.
En fait, Monsieur Sarko ne représente rien. C’est un grand vide, sans imagination, un profiteur qui veut profiter, éblouir les gens, étaler son bien à la face du monde, se montrer. Se venger peut-être sur ses compatriotes de vexations autrefois subies. Rien de plus. Ce sont ces minables banalités qui ont tellement plu à ses électeurs.
Sarkozy qui est un adversaire de l'esprit de mai 68, en est plus proche que ce qu'il veut bien dire. A mes yeux, il est une bonne illustration de ce "jouir sans entrave" qui a trouvé son origine sur les murs de mai 68. Sarkozy c'en est un qui semble dire par toute son attitude " Je jouis sans entrave, et je le montre, le plus souvent possible". C'est à dire presque tout le temps, car les medias sont touts d'accord pour cette monstration.
Revenons à Sibony :
Nicolas Sarkozy, lui, proposait un fonctionnement, pas un emblème ou un modèle. Il semble dire : je m'en suis tiré, je peux vous y aider. Le discours se veut rationnel, les arguments valent ce qu'ils valent, mais c'est un projet technique, pour débloquer des forces.
Ce n’est nullement un projet, reconduire la majorité sortante en se prétendant plus musclé ! Et son action au gouvernement a prouvé que ça ne fonctionnait pas.
Devant les grands de son parti, elle fut plus féminine qu'ils n'étaient convaincants. Mais cela n'a pas joué au niveau de tout un pays.
Mme Royal n’a pas été plus féminine que n’importe quelle femme. Mais elle n’a pas tenté de ressembler à un homme. C'est ce qui, en gros, lui a été reproché.
Lui, fils d'immigrés, suggère la rage de l'effort : faire ses preuves, trouver une place, plutôt qu'une prise en charge. Ça parle, à beaucoup.
Un fils d’immigrés riches, c’est aussi un Héritier comme disait Bourdieu.
Des résultats qu'il puisse montrer à sa mère adoptive, la France ; la France qu'il n'est pas, mais qu'il veut servir (donc, il s'en distingue). Certes le nom «Sarkozy» sonne étranger, mais la France a eu l'audace de cette étrangeté. Audace aussi grande que d'élire une femme.
Monsieur Sibony est fier qu’on élise un homme dont le nom se termine comme le sien , et qui a peut-être les mêmes origines ! C’est puéril et dangereux… ce n’est pas une raison suffisante pour contribuer à élire quelqu’un.
Croire que Sarko veuille servir son pays , qu’il n’ait d’autres intentions que de se repaître de sa gloire, qu’il souhaite vraiment gouverner, c’est d’une naïveté à faire peur.
Gouverner ça suppose d’avoir des idées, de vouloir les mettre en œuvre, monsieur Sarko n’a jamais eu l’ombre d’une idée sauf se faire élire.
Par la voix de monsieur Sibony c’est la France de Sarkozy qui parle et à présent on va l’entendre jusqu’à devenir sourd !
Monsieur Sibony se réjouit que le loup ait mangé l’agneau, étale sa satisfaction et sa haine des femmes sur son petit espace virtuel.
Cette jouissance est malsaine, et monsieur Sibony ne donne pas envie d’aller se faire psychanalyser.
Tout comme Monsieur Schneider (voir l'article en question sur sa "Confusion des sexes")
ll est en quête de virilité. C'est triste de voir les gens tomber si bas.