J’ai vu le film de Vittorio de Sica en 1971, à la TV, en noir et blanc puisque l’on n’avait pas la couleur. J’ai été séduite par Dominique Sanda, interprète du rôle de Micol, jeune femme énigmatique que le narrateur cherche à comprendre à défaut de lui plaire, alors même que la répression mussolinniene des juifs, lui ouvre les portes de la demeure des Finzi-contini, famille refermée sur elle-même, pour fréquenter leur cours de tennis. Les Finzi-Contini, au début des années 40, apparemment peu impressionnés par les manœuvres anti-juives, se croient intouchables ou restent étrangement indifférents à leur sort.
Il ne m’en reste que des images éloignées du contexte : Micol jouant au tennis avec une élégance nonchalante, à tel point que j’ai commencé à regarder des matchs de tennis… Micol penchée sur son frère malade ( Helmut Berger) maternelle et hautaine à la fois ; Micol parlant à Giorgio de ses hypothétiques travaux sur Emily Dickinson ce qui fait Giorgio se demander si elle ne devient pas mystique. Micol qui ne veut pas de lui, alorsqu'ils semblent faits l'un pour l'autre... . Giorgio de plus en plus amoureux se demande si elle ne se moque pas de lui tout en la trouvant de plus en plus troublante.
En fait, il n'y a pas de vrai mystère, elle lui préfère un autre avec qui elle n'a pas de souvenir passé...
Micol ( Dominique Sanda ) et Fabio
Helmut Berger ( le frère de Micol) un être tourmenté et bientôt atteint d'une grave maladie
Quand j’ai vu le film pour la première fois, j’avais le béguin pour Helmut Berger, mais aujourd'hui Giorgio plaît davantage; plus de caractère, plus vivant... il faut dire que Alberto est éteint, déjà presque mort dès le début (c'est le rôle qui veut cela). Dominique Sanda que j’avais trouvée énigmatique, me semble bien plus facile à comprendre.
Le paysage est magnifique, le cinéaste tire des effets de la blancheur des vêtements des jeunes, parfois rehaussés d'un trait de couleur vive, et à la fin ils sont tous vêtus de noir... endeuillés et aussi prêts pour la déportation car on le sait, tout cela se termine très mal...Le jardin est mortifère, les Finzi-Contini avaient les moyens de fuir alors qu'il en était temps, mais il ne leur vient jamais à l'esprit de quitter leur domaine, qui se referme sur eux comme un piège. Giorgio a de la chance que Micol ne veuille pas de lui, c'est en sorte ce qui le sauve.
- Le Jardin des Finzi-Contini qui est projeté sur trois écrans parisiens Le Balzac , Le cinéma de la place St Germain des Prés, dont j'ai oublié le nom, et à Montparnasse , ainsi que dans la Seine-saint-Denis.