A travers ces diverses nouvelles, l’auteur cherche à faire la lumière sur certaines périodes riches de l’histoire, et ,à l’intérieur de celles-ci montrer comment certains événements ou certaines façons de les vivre, ont été occultés par les récits officiels et les « on-dit ».
Le Monument : un soldat, pendant la première guerre mondiale, déserte après avoir été condamné à mort pour avoir chanté la chanson de Craonne. Il porte une lettre d’un de ses compagnons d’infortune qui vient de se suicider. Cette précieuse missive qu’il doit remettre en main propres à une femme, l’amie du mort, il la garde par devers lui, court mille danger avec elle, imaginant son contenu amoureux. Mais la fille est devenue prostituée, et le message était qu’il la hait, qu’il a tout appris, et qu’il se tue…
On aime aussi le récit fort bien documenté, d’un ouvrier qui commence à travailler à seize ans, au début du Front Populaire. Le jeune homme décrit les espoirs les manifestations, les grèves dures, les moments de liesse et de découragement, la sensation d’une victoire et les relations intenses (parfois bonnes) que les ouvriers entretenaient. Les problèmes avec le pouvoir en place.
Et la conclusion en 1948, bien amère.
En attendant Rodolphe : Catherine Chasseneuil, se marie avec un musicien zaïrois, Patrick qui a un orchestre. La famille Lohé-Lohé au complet avec ses traditions mi-païennes, mi-catholiques s’est rendue près de Bruxelles pour la cérémonie. Le père digère mal ce gendre noir. Et sa fille qui est enceinte ! Puis arrive Rodolphe, le frère aîné, qui doit sauver la face. Il s’est expatrié au USA, comme parachutiste. La fierté de ses parents …
Le voilà qui sort d’une limousine, déguisé en drag-queen. Il est devenu en fait chanteuse de cabaret et c’est pour cela qu’il tardait tant à revenir. Il tente tout de suite de draguer son futeur beau-frère, et Cathy lui rétorque :
« Maintenant que je suis grande, je ne te laisserais plus jouer avec mes poupées ! «
Tragiques, dures ou pleines d’humour, ces nouvelles sont remarquables