4 août 2007
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Creuseur du
gouffre de l’ennui
Étranger avide de noires et belles visiteuses
Feux d’un soleil monotone
Pavillon de ténèbres tendues
Baiseur froid comme la lune
Grand cygne exilé ridicule
Gosier de métal parlant toutes les langues
Chambre d’éternels deuils,
Cheminant sous le pesant couvercle du ciel
Cloche lançant vers le ciel un affreux hurlement
Roi d’un pays pluvieux
Riche mais impuissant jeune et très vieux
Refroidisseur de cadavre hébété
Pluie étalant ses immenses traînées
Frissonnant fraternel
Etre singuliers décrépit et charmant
Funèbres appas
Frêles vertèbres
Coquet maigre aux airs extravagants
Noirs enchantements cortège infernal
Cauchemar multiforme et sans trêve
Ciel bizarre et livide
Tourmenteur de destin
Changeur d’or en fer
Célestes rivages grands sarkophages
Soleil noyé comme un sang qui se fige
Cercueil pour d’aimable pestilence
Parfum corrompu riche et triomphant
Lup vox et calamité
Reins féconds pleins d’étincelles magiques
Ame fêlée
Sinistre miroir où la mégère se regarde
Plaie et couteau
Baiseur languissant pas joyeux
Race de Caïn
Toi qui implora Satan
Toi que Lesbos a choisi
Pour chanter le secret de ses vierges en fleurs
Toi, faux accord dans la divine symphonie
Songe à la douceur d’aller planter encore
Tes Fleurs du Mal pour cent cinquante et mille ans
O Baudelaire
Mon dissemblable
Mon faux frère de lait et de sang.