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7 septembre 2007 5 07 /09 /septembre /2007 17:47

Wolf.jpg(« Nachdenken über ChristaT. 1969)

 

 

 Evocation en 20 chapitres d’une amie trop tôt disparue inscrite dans le cadre de la RDA avant pendant et après la guerre.

L’autre Christa est une amie de classe. Elles ont douze ans à la deuxième guerre mondiale et sont séparées, victimes de traumatismes. Elles se retrouvent en 1948. A vingt ans, l’amie est institutrice, et suit comme l’auteur, des cours à l’université. La narratrice relate un chagrin d’amour. Christa, l’autre, devient prof de lettres, abandonne après avoir rencontré un vétérinaire qu’elle épouse. Ils achètent une maison dont Christa est assez contente. Trois filles leur naissent, la plu jeune quelques mois avant sa mort.

 

Dans sa manière d’évoquer son amie dénommée tour à tour «  elle », «  Kristine » et «  Krischane » , amie qui est aussi partiellement un double d’elle-même, et – à l’opposé-une femme dont elle sait peu de chose, Christa Wolf est particulièrement originale.
L’écriture est distanciée, cérébrale, oblique et familière en même temps ; ce n’est pas toujours facile à suivre ; mais c’est vraiment différent. Elle adopte parfois une fausse spontanéité qui s’appuie sur des «  visions » quelle aurait de Christa T. ou des hypothèses sur ses pensées et ses actes. ( «  elle aura fait… elle se sera dit… »

Cette manière prudente d’évoquer la jeune femme répond au souci constant de la narratrice de ne pas fabuler en pure perte : «  la couleur du souvenir trompe ».

Méditer, la méditer… Méditer sa tentative d’être soi-même."

C’est l’idée que l’on déchiffre dans les journaux intimes qui restent d’elle, sur les feuilles volantes des manuscrits retrouvés, entre les lignes ses lettres que j’ai lues, qui m’ont appris à oublier le souvenir que j’ai d’elle, Christa T. »

 On perçoit Christa T. de diverses façons,par exemple comme l’envers de la narratrice, un envers qui n’est pas devenu écrivain. Est-elle heureuse d’une certaine façon ? déplore t’elle son mariage ? A-t-elle échoué dans es ambitions ? Même sa maladie, peut apparaître comme une métaphore d’une dépression dont elle n’aurait pas vraiment osé souffrir, ou se plaindre.
L’extrême fatigue éprouvée par l’héroïne dans quoi nul ne décèle la maladie, ce parti pris étonne la narratrice.

« Une chose est sûre : jamais ce qu’on fait ne nous fatigue autant que ce que l’on ne fait pas ou ne peut pas faire ».

On a dit que cette jeune femme ( qui a réellement existé et vécu à peu près comme le dit l'auteur) est aussi pour Christa Wolf, l'auteur du " Ciel partagé ", une métaphore de ce que l'on devient en RDA, la représentation d'une impossibilité à vivre du fait des contraintes imposées par le pouvoir totalitaire. 

 

 
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