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13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 17:33

 

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Titre original «  Be Mine » USA, édition française Christian Bourgois, 2007.

 


           Sherry Seymour, la quarantaine, prof d’anglais dans une université du Michigan. Elle vit en banlieue, Jon son mari est concepteur de logiciels, Chad, son fils unique, pour qui elle a été une vraie mère poule, étudie  le droit à Berkeley. L’existence ordinaire d’une bourgeoise moyenne, jouissant d’une certaine qualité de vie. Son métier, enseigner l’anglais à des étudiants défavorisés, est davantage une mission sociale qu’intellectuelle.

Elle souffre de n’avoir pas d’activité intéressante en dehors de sa routine (ce livre de Virginia Woolf que je ne finirais jamais…) et s’ennuie quelque peu.

Les déclarations d’amour d’un admirateur anonyme sont déposées dans son casier. Malgré la grande banalité de ces missives, Sherry est piquée de curiosité, en parle à tout le monde ( son amie, son fils, son mari) et cherche à savoir de qui il s’agit.

Son mari  s’intéresse beaucoup à ces billets  doux. En effet, Jon et Sherry partagent un fantasme, qui est depuis toujours la base de leur sexualité : chacun s’imagine  en train de séduire un (e) partenaire extérieur(e ) et raconte à l’autre le scénario…c'est leur façon de "jouir".


Mais  si le «  partenaire imaginaire » se matérialisait, qu’adviendrait-il d’eux ?


Voilà une question  à quoi le roman répond adroitement avec réalisme, ironie, une certaine vraisemblance,  et de temps à autre, des morceaux de prose poétique bien tournés.

 Le chemin de la compréhension du problème passe par toute sorte de petits accidents anticipateurs du dénouement. L’intérêt ne faiblit pas parce que l’héroïne considère les incidents de la vie et les comportements de ses proches comme autant de signes à interpréter, qu’elle se trompe, et nous trompe aussi. 

De Laura Kasischke, j’ai déjà lu , avant le blog,«  Un Oiseau blanc dans le blizzard », empli de belles métaphores de « neige » et d’un mystère à propos de la disparition de la mère de l’héroïne adolescente,  élucidé entre les lignes, mais qui n’épuise pas l’intérêt du roman à propos de l’évolution de la narratrice.

Et «  La Vie devant ses yeux », plus tragique et effrayant que les autres est aussi le plus riche poétiquement, tant l’héroïne, également une femme mariée à problèmes, vit dans un passé traumatisant et éprouve des sensations proches de l’hallucination qui créent un univers onirique original. Si on ne devait en lire qu’un il faudrait choisir ce dernier.


 Toutefois on peut lire les trois avec plaisir.


Laura Kasischke est souvent, à juste titre, comparée à Joyce-Carol Oates.

 
 
 
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