Javier Marias ( Né en 1951) " Demain dans la bataille pense à moi"; roman espagnol ; année de publication : 1994. Traduction aux éditions Rivages en 1996.
Un soir, à Madrid, rue Conde de la Cimera,un appartement bourgeois. Marta Tellez, jeune femme de trente ans a invité le narrateur à dîner. Il espère qu’il s’agit d’un rendez-vous galant. Lorsque le mari de Marta, Eduardo Dean, téléphone de Londres et s’enquiert de sa femme et de son fils Eugenio, deux ans, elle n’évoque pas son invité.
Après avoir persuadé Eugenio d’aller dormir, le couple commence à s’occuper d’eux-même .Marta est prise d’un malaise soudain. Elle meurt dans les bras du narrateur, au bout de soixante-dix pages qui n’auront été, pense-t-il que quelques minutes.
Le narrateur ne veut pas compromettre Marta ( Il est déjà temps de dire « sa mémoire »), appeler son mari car elle n’aurait pas voulu . « Il me tuerait » avait-elle
dit. Il ne peut emmener l’enfant, ni le laisser, ni appeler la famille. Ni rester.
En partant, il laisse de la nourriture à Eugenio sur la table de la cuisine, et deux téléviseurs allumés avec deux films différents, et le son très bas. Il a rhabillé Marta et l’a couchée sous une couverture .Il emporte tous les enregistrements récents du répondeur téléphonique ; Le répondeur lui apprend qu’elle avait un amant qui ne pouvait venir ce soir-là : lui est le remplaçant de l'amant qui est le remplaçant du mari. Aurait dû l’être.
Dans la vie, il est « nègre « de « nègre », écrivant des scénarios et des discours pour le compte d’un certain Ruiberriz, , censé se charger de ce travail qui les revend à une personnalité censée les avoir écrites elle-même.
Aux funérailles de Marta, caché derrière un bosquet, il repère les membres de la famille, le vieux Tellez,Luisa, la sœur de Marta, Eduardo, le mari. Ce dernier est déterminé à retrouver le visiteur de Marta, qui a dû laisser des traces sur son passage. Le narrateur se fait connaître , anonymement, se faisant passer pour Ruiberriz. Le vieux Tellez lui donne du travail d’écriture pour un individu désigné par l’expression « Only you «, grand magnat de l’édition .
Au bout d’un mois, il connaît un peu la famille : Luisa semble avoir deviné que c’était « lui ». Un jour, il est mis en présence d’Eugenio, qui le nomme : Itor et le trahit. Par la suite, le narrateur donne son nom aux lecteurs ainsi qu’aux Tellez : Victor Francès. Il arrive à discuter avec Luisa, et attend le rendez-vous avec Eduardo son presque-rival qui a quelque-chose à lui raconter depuis le début.
le titre est tiré de la pièce de Shakespeare Richard III ; à l’aube de la bataille, il s’entend interpeller par les spectres de ses victimes : « Demain, dans la bataille, pense à moi ! Et que tombe ton épée émoussée ! Désespère et meurs ! ». ce n’est qu’au dévoilement final, à la rencontre avec Eduardo que le message prend son sens. …
Le texte tout entier est rapporté par le narrateur, ses pensées, comme ce qu’il voit et les discours qu’il adresse aux autres, ainsi que les paroles qu’on lui adresse, et les pensées qu’il prête aux autres. Il utilise pour cela , assez souvent le discours direct et le monologue souvent mis entre parenthèse. L’ensemble a parfois l’air d’une sorte de cacophonie. Le rythme se ralentit et s’accélère sans transition , au gré de ses pensées et réactions. Il se dit « haunted » par la situation créée.
Nous aussi sommes Haunted...
A Madrid,où il se trouve, il pleut tout le temps, et c’est l’hiver : on se croirait à Londres, où se trouve Eduardo…
D'autres romans à lire de cet auteur : Un coeur si blanc ; Le Roman d'Oxford. je les ai lus antérieurement, je ne pense pas les reprendre, même s'ils m'ont bien
plu. Moins que celui-là cependant. Mais je ne trouve pas de critiques à mettre en lien sur le Net.
" Dans le dos noir du temps "( dernier paru): Je n'y comprends rien... quelle déception! Si quelqu'un veut m'expliquer....
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