Pauvres apprentis poètes bloqués au milieu d’un infaisable sonnet, perdus dans un ennuyeux truc en vers libres qui perd tout sens à force de chercher des assonances à tout prix, faire dans la brièveté voilà qui paraît possible
Il s’agit de trouver un seul vers un seul (ouf !) de cinq syllabes sur la première ligne sept sur la seconde cinq sur la troisième ; les rimes sont intérieures.
Les maîtres nous disent que les haïkus furent composés pour célébrer quelque chose. En ce moment que peut-on célébrer, Sarkozy mis à part ? Rien, évidemment ! Moi je n’ai que ce mot à la bouche, comment faire autrement ?
Je flâne dans les librairies je ne vois que Sarkozy pour les Nuls, Sarkozy en dix quinze leçons, parler le sarkozy tout de suite, le Sarkozy pour tous en cent recettes simples et peu coûteuses,
Le désir selon Sarko, et même lorsque je crois tomber sur un bon gros roman sentimental comme le titre semble l’annoncer « L’aube le soir ou la nuit », c’est encore lui qui se cache derrière.
J’allume la télé sur Arte en pensant y échapper puisque c’est la chaîne de la culture… mais là aussi à une heure de grande écoute on nous montre le bon petit Saint Nicolas en train de sauver les ptits enfants qui passaient là et que le boucher de Neuilly tentait de découper dans son saloir. En deux exemplaires puisque Sarko intervient pour aider l’acteur qui joue son rôle. Evidemment insuffisant l’acteur.
On distribue des prix Nobel je pense que Sarko aura le Nobel. Le Nobel de quoi ? Ben, le Nobel absolu. Le Nobel, le vrai. Sans complément.
Donc mon haïku célèbrera Sarkozy et même son identité complète
nom et prénom sur la première ligne ah ce qu’on y aspire !
Hélas ce nom et ce prénom comptent six syllabes, une de trop. Le gène supplémentaire qui rend notre président bien aimé impropre à la poésie ?
Et pourtant, ce son obsédant qui frappe identique à lui-même la deuxième syllabe du prénom et du nom, le « ko » le co-ko c’est tout de même quelque chose ! C’est LUI.
Cela me rappelle ce poème de Jean Tardieu qu’il me tarde de vous faire découvrir, même si vous le connaissez déjà :
Ou peut-être vivons-nous une époque ou la mort n’ajoute rien à la gloire.