Publié à l'Esprit des Péninsules en 2001.
PJ est prof d’université à Grenoble. Il s’attaque d’abord aux éditeurs qui font passer pour des produits d’avant-garde novateurs d’infâmes jargons qui n’ont jamais voulu rien dire ou de
véritables romans roses présentés comme des romans expérimentaux : Camille Laurens est visée pour le roman rose et Kacem que je n’ ai pas lu. Pour Camille Laurens, c’est tout à fait
vrai.
Les productions éditoriales de fiction via Minuit font aussi l’objet de critiques, dénoncées comme « l’art de la vétille » de ces machines de guerre qui présentent avec un maximum de descriptions oiseuses les moindres petits faits et gestes de l’existence en s’arrangeant pour les rendre encore plus insignifiants qu’ils ne sont ! Ceci prétendument pour illustrer le principe de Barthes et raconter « l’aventure d’une écriture plutôt que l’écriture d’une aventure ».
Mais à force de froideur, de précision (et de dérision surtout) l’aventure n’est pas souvent au rendez-vous, pas plus du côté de l’écriture et c’est l’ennui qui gagne du terrain.
Les cibles préférées de Pierre Jourde sont Christian Oster ( là je suis tout à fait d’accord) et JP Toussaint ( un peu moins)… de toute façon ce chapitre est tout de même assez bien venu.
Pour montrer qu’ils ne sont pas dupes de la littérature ni de la vie, ils ont créé un nouveau nihilisme.
Pierre Jourde s’en prend aussi à Sainte Bobine et lui vole dans les ailes et les plumes, ça réjouit tous ceux qui s’endorment au catéchisme.
Un chapitre sur la poésie présentée comme savante, et dont il démonte le mécanisme et prouve qu’elle est relativement simple à réaliser et ne nécessite ni inspiration ni conviction, ni talent.
Et bien sûr ce qui a fait couler le plus d’encre c’est la dénonciation par Jourde de l’hégémonie exercée par Sollers depuis trop longtemps, et la déception que cause le Monde des Livres qui ne propose plus que des sornettes en littérature française et peu de choses en tout. La comparaison avec le volumineux « Time Litterary Supplement »hebdomadaire devrait, c’est sûr faire rougir de honte les journalistes du Monde.
Mais que dire du cahier « livres » de Libé qui, à se vouloir très branché, est nettement moins bon…
Et puis à présent, on a des « blogs le Monde » performants en matière de journalisme littéraire et linguistique : c’est vrai que la situation s’est nettement améliorée depuis que Pierre Jourde a écrit ces lignes.
Je ne comprends pas pourquoi il défend Eric Chevillard et Valère Novarina avec les mêmes arguments qui lui ont servi à contester les auteurs Minuit et POL…