Nadia et Ange, instituteurs d’un certain âge, qui exercent leur métier avec passion, sont discrédités pour une raison que Nadia la narratrice ignore.
Ange revient de son travail, un soir blessé d'une plaie au flanc gauche, et ne peut ni ne veut bénéficier de soins médicaux. Le couple se terre dans l' appartement.
Nadia vit un cauchemar, elle ne sait vers qui se tourner, doit accepter l’aide d’un voisin Noget, auquel elle n’accorde aucune confiance, mais que tous appellent bizarrement « le grand
Noget ». On lui insinue aussi qu’elle devrait savoir la raison de cette hostilité profonde et agressive contre eux ; elle se sent coupable de l’ignorer et ressent aussi
qu’elle ne veut pas savoir.
Nous avons l’impression que Nadia est juive pendant l’occupation allemande, ou arabe aux temps d’une immigration choisie et sévèrement contrôlée, ou encore première chrétienne tombée sans le savoir dans l’arène aux fauves… nous avons peur, elle se fait traiter d’ »infidèle » par quelques passants, et, sans édulcorer le sens religieux du mot, commence à s’accuser de ses manquements, réels et imaginaires, à l’égard de ses parents, son fils, son premier mari…
Mais voilà, quand elle demande à ses connaissances aussi bien qu’aux inconnus
pourquoi on est hostile envers elle, qui est « le grand Noget » qui s’est imposé au chevet de son Ange, pourquoi la brume envahit Bordeaux, sa ville chérie, et tant d’autres
questions insolubles, on lui fait cette réponse : « Vous ne regardez donc pas la télévision ? »
(Et aussi, c'est plus discutable , Ange et elle ne lisent pas de journaux..).
Les gens s’éloignent alors, décontenancés, inquiets, réticents, et ne lui apprennent rien de plus.
Mais si Ange, son compagnon, ne regardait pas la télé, il semble bien connaître le programme, à la différence de Nadia, qui a toujours joué le jeu…
Dès lors, faut-il continuer le combat avec ou sans Ange ?
Nous suivons Nadia dans son parcours angoissant et plein d’humour noir, sa recherche ardue où il s’agit de redécouvrir ses origines, lever un peu
le voile sur le vrai visage de ses proches, en préservant ses acquis culturels, et sa personnalité.
On apprécie de ressentir avec elle, son vécu physique et mental, ses malaises, ses errements, ses goûts et dégoûts, bref on s’identifie totalement à elle, tant le langage est bien
choisi !
Pour un noël sans télé, avec une nourriture simple et goûteuse, et tout de même un enfant dans la crèche....
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